Tayeb Mehiaoui a été élu premier responsable du Mouloudia d'Oran à la faveur d'une assemblée générale des actionnaires cousue sur mesure. Première confirmation de ce qui était déjà connu : c'est l'Etat, à travers ses relais à Alger et à Oran, qui a adoubé le "candidat" Mehiaoui. L'imposant dispositif sécuritaire déployé autour de l'hôtel Sheraton où s'est tenue l'AG avait, ainsi, pour but de dissuader les quelques grappes de supporters de toute manœuvre pouvant perturber les travaux de ladite réunion. Du moins, jusqu'à ce que l'ancien sénateur puisse être officiellement installé dans ses nouvelles fonctions de président du conseil d'administration de la SSPA-MCO. C'est pourquoi quelques supporters, principalement ceux qui portaient un maillot rouge ou floqué de l'emblème du MCO avaient été interpellés, conduits aux postes de police puis relâchés en début de soirée. Entre-temps, l'assemblée générale des actionnaires avait désigné son nouveau CA, composé de son nouveau PCA, Tayeb Mehiaoui, mais aussi de Youssef Djebbari, Ahmed Belhadj, Sofiane Benamar (parallèlement président du Widad de Mostaganem), Kheireddine Chorfi, Nacereddine Bessedjrari et Chamseddine Bensenouci (représentant du CSA). "Notre mission première est de remettre le club sur les rails, administrativement parlant. Nous nous attellerons d'abord à mettre les bilans financiers à jour avant de les remettre au nouveau commissaire aux comptes afin qu'ils soient certifiés. Nous tâcherons dans la foulée de répondre favorablement et le plus rapidement possible aux doléances de la DCGF en y déposant tous les documents exigés. Cela devrait nous prendre une semaine. Dès que nous obtiendrons les nouveaux statuts de la SSPA, nous les remettrons aux autorités locales. Comme cela, le MJS, saura que nous nous sommes, en tant qu'actionnaires, mis d'accord", soulignait, à l'issue de cette AG, le revenant patron du MCO qui devait tenir son premier conseil d'administration, hier à 19h, au siège de son entreprise, à Courbet. Black-listé par le wali d'Oran qui lui reprocherait "d'avoir pris part au Hirak des supporters voilà presque un an", Si Tahar Cherif El-Ouazzani se retrouve, de fait, répudié. Tout comme ses proches collaborateurs Habib Benmimoun, Boubakar Radjaâ, Baroudi Bellellou, Mohamed Hamien, Bachir Mechri, Sebbah Benyagoub et Zoubir Ouasti. Pour le staff technique, le choix de Mehiaoui semble s'être porté sur le duo Moez Bououkaz-Haddou Moulay. Jusqu'à hier à la mi-journée, Bououkaz "n'avait pas été contacté". "C'est toujours un honneur et un plaisir de travailler à Oran et au Mouloudia. Mais cela dépendra du projet de la nouvelle direction", nous câblait-il de Tunis, où il procède à la rénovation de sa maison. Outre ses qualités managériales, la grande popularité et l'estime dont jouit Bououkaz auprès de la rue mouloudéenne est la principale raison qui a incité la nouvelle direction à demander ses services dans le but évident de calmer un public oranais qui rejette dans son écrasante majorité "tous les résultats de l'AG dans le fond et dans la forme".