Sans vraiment surprendre en raison de la mauvaise réputation de "poseurs de lapins" qui les précède, les actionnaires de la société sportive par actions qui gère l'équipe professionnelle du Mouloudia d'Oran ont déjà réduit à néant ce qui devait être une importante assemblée générale. C'étaient, pourtant, eux qui en avaient réclamé la tenue, à travers le célèbre communiqué adressé à l'opinion sportive locale et à travers lequel ils n'avaient pas hésité à présenter leurs plus plates excuses au wali pour la dégradation des mœurs au sein de "leur" Mouloudia, visant très clairement l'actuel président Belhadj Ahmed, pourtant démissionnaire. Mais à deux jours seulement de ce qui devait être un rendez-vous immanquable, aucun de ces actionnaires-fantoches ne s'est manifesté, encore moins avancé un quelconque projet de reprise ou placé un authentique et crédible candidat présidentiable. L'AG, telle que programmée initialement, est, de fait, vouée à un énième report, par la faute de ces actionnaires qui ne mesurent pas encore le degré de gravité de leur insouciance. Après avoir réclamé publiquement la tenue d'une assemblée générale et l'ouverture du capital social, ces mêmes actionnaires de la SSPA-MCO s'étaient, pour rappel, dérobés le lundi 5 juin au soir, fuyant leurs responsabilités et boudant cette session de travail. Tout Oran savait pourtant que cette AG était programmée au Royal Hôtel. Mais aucun des signataires du fameux communiqué publié le 22 mai dernier n'a daigné se présenter ou, au minimum, désigner un représentant, pour prendre part aux travaux. Djebbari Youssef, Tayeb Mehiaoui, Habib Benmimoun, les frères Chorfi Kheiredine, Samir et Amine, Bessedjrari Nacereddine, Larbi Abdelilah, Fethi Fortas, Kechra Abdallah et Mokhtar Mimoun ont, ainsi, boudé cette AG, ce qui a été perçu par les proches du club comme un manque de respect flagrant au MCO et à ses supporters. Pourtant tous signataires du communiqué du 22 mai qui réclamait la tenue d'une AG dans l'urgence et l'ouverture du capital, tous ces membres se sont incompréhensiblement rétractés, imitant leur compère Hafid Belabbès qui avait averti, le premier à travers Liberté, de son "forfait". "Ils se sont donnés le mot pour ne pas venir, prenant en otage le MCO alors qu'ils savent pertinemment que je suis venu à cette AG qu'ils ont réclamée pour présenter ma démission. Ils fuient leurs responsabilités. Je les exhorte, toutefois, à continuer à manigancer ensemble pour trouver un président. Peut-être attendent-ils la veille de l'Aïd pour venir avec les poches pleines d'argent", avait, pour sa part, commenté le président Baba. Un scénario quasi identique est prévu pour ce mercredi soir à l'hôtel Royal, cadre spatiotemporel choisi pour l'acte manqué 2 de cette AG fantôme. Rachid BELARBI