Lourdement impacté par la crise sanitaire, le secteur de la restauration est en stand-by dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, et même après avoir été autorisés par le gouvernement à ouvrir leurs portes, en respectant les règles de prévention contre la Covid-19, ces restaurants n'ont toujours pas retrouvé leur régime de travail habituel. Ils tournent tous en ralenti, comme nous avons constaté, mercredi dernier, lors d'une virée à travers plusieurs restaurants de la ville. C'est le cas notamment de "L'Egyptien", l'un des plus anciens restaurants de la ville des Genêts qui connaissait avant le début de la crise sanitaire, une grande affluence à midi et qui a vu sa clientèle réduite de 60%. Durant notre présence sur place, vers 11h30, seuls trois clients étaient attablés à l'intérieur de ce restaurant. D'ailleurs, ils ont été vite servis ! "Nous n'avons pas repris notre activité à 100%, car nous enregistrons, en premier, un manque de clientèle, puis nous ne pouvons pas utiliser l'ensemble de notre espace. La moitié de nos tables seulement est utilisée par mesure de prévention", a indiqué le gérant de ce restaurant. Ce dernier a révélé que face à l'impact de la crise, il a dû aussi réduire son effectif. "La crise a été tellement dure que nous sommes contraints de libérer la majorité de nos employés. Nous sommes passés de 10 à 2 travailleurs seulement", a-t-il regretté. À côté de ce restaurant, un autre restaurateur spécialisé en sardines a, lui aussi, exprimé les mêmes difficultés à reprendre normalement son activité. "Comme vous pouvez le constater, il est presque midi, et il n'y a que deux clients en salle", a déclaré son propriétaire. "Nous ne travaillons plus comme avant, l'activité et au point mort", a-t-il regretté. Notre interlocuteur a expliqué ce manque de clients par le fait que beaucoup de citoyens évitent de manger dans les restaurants, de peur d'être contaminés par le virus Covid-19, alors que d'autres n'ont plus les moyens de se payer un restaurant. Un peu plus loin, un troisième restaurant, appelé "l'Etoile de Rejaouna", a lui aussi subi l'impact de la crise. Son gérant nous invite à visiter la cuisine pour constater la situation. "Venez voir de vos yeux. Je ne prépare plus la même quantité de nourriture qu'avant. Je suis passé de 10 à 4 garnitures. Vous pouvez aussi voir dans la salle, elle est complètement vide", a-t-il déploré. À propos de l'aide de l'Etat destinée aux commerçants impactés par la crise, dont les restaurateurs, notre interlocuteur a estimé qu'elle est vraiment infime. "Une prime de 10 000 DA est vraiment insuffisante pour un restaurateur qui n'a pas exercé depuis 6 mois. Ils savent très bien que nous avons aussi des charges et des travailleurs à payer. D'ailleurs, je n'ai même pas cherché après cette prime que je trouve dérisoire", a-t-il affirmé. Il faut signaler que cette crise sanitaire a aussi impacté les cafés dont l'activité a été réduite de plus de la moitié. "Même avec une terrasse ouverte, j'ai du mal à rentabiliser mon commerce, dont l'activité est réduite de 50%", a regretté, de son côté, le gérant d'un café, situé aux Bâtiments bleus. K.Tighilt