D'après une source du ministère des Ressources en eau, ces décisions sont intervenues suite aux enquêtes "ayant dévoilé une mauvaise gestion dans la distribution de l'eau" dans la capitale, à Tipasa et dans d'autres wilayas. Le directeur général de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), le Français Brice Cabibel et tout son staff ont été débarqués sur décision du ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki. Ainsi, outre le DG, dix autres hauts cadres de cette même entreprise, filiale de l'Algérienne des eaux (ADE), ont été également écartés pour "mauvaise gestion". C'est donc une fin de mission qui a été signifiée aux directeurs de l'exploitation, de la communication, de la production et de la distribution de la Seaal ainsi qu'aux directeurs d'agences d'Aïn Benian, de Bordj El-Bahri, de Zéralda, de Chéraga, d'Ouled Fayet et de Draria mais pas seulement. Pas moins de vingt-six directeurs d'unité de wilayas relevant de l'Algérienne des eaux (ADE) sont également concernés par cette opération de lifting qui a touché les directeurs des wilayas de Blida, de Jijel, de Chlef, de Boumerdès, de Laghouat, de M'sila, de Tiaret, de Relizane, de Skikda et de Souk-Ahras pour ne citer que celles-ci. Selon une source proche du ministère des Ressources en eau, "cette fin de mission signifiée à autant de cadres à la fois n'est autre que le reflet d'une volonté d'en finir avec l'incompétence, la négligence et le laisser-aller de certains responsables qui ne mesurent pas l'importance et la pertinence de la tâche qui leur a été confiée". Aussi, cette décision est intervenue suite aux enquêtes ayant dévoilé une mauvaise gestion dans la distribution de l'eau dans la capitale, à Tipasa et dans d'autres wilayas. Les enquêtes en question ont été, selon notre source, "enclenchées suite à l'épisode des coupures de l'Aïd el-Adha et diligentées par l'Inspection générale au niveau du ministère ainsi que le comité d'experts mis en place pour détecter les anomalies et identifier les responsables. Les deux jours de l'Aïd el-Adha resteront gravés dans les mémoires comme un véritable cauchemar vécu par les habitants de la capitale et ceux de Tipasa avec deux jours de coupure d'eau qui ont gâché la fête. Privés d'eau notamment durant les premières heures de la matinée, des habitants de certaines cités sont même sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement face à une situation, qui, du reste, est devenue récurrente. Pareil épisode n'a fait, d'ailleurs, que discréditer le ministre des Ressources en eau autant que tout le gouvernement qui promettaient, à chaque fois, que les célébrations se passeraient sans aucune inquiétude pour les consommateurs, mais sans pouvoir tenir l'engagement. Il est d'ailleurs aisé de relever cette incapacité de mener la mission tant les coupures durant ces derniers mois sont devenues récurrentes et décelées pratiquement à travers les mêmes quartiers à savoir El-Achour, Ouled Fayet, Aïn Benian, Reghaïa... Le malaise ne fait, cependant, que s'accentuer jusqu'à mettre à nu une incompétence autant dans l'intervention en elle-même que du point de vue de la communication. Les coupures sont devenues incessantes prétextant souvent des travaux à effectuer tout autant que les autres prestations qui laissent à désirer révélant carrément un mépris envers le consommateur. Une telle situation a sorti de ses gonds le président de la République qui, lors du dernier Conseil des ministres tenu dimanche, avait ordonné "le règlement définitif des problèmes liés à l'approvisionnement en eau potable dans plusieurs wilayas du pays depuis le début de la saison estivale". Il était donc attendu que des sanctions tombent après ce rappel à l'ordre pour le moins ferme.