Les commerçants de boissons alcoolisées de la wilaya de Béjaïa, grossistes, détaillants et bars, sont déterminés à ne pas lâcher prise. Ils sont décidés à continuer d'investir la rue jusqu'à ce qu'ils obtiennent des autorités une autorisation de réouverture de leurs commerces, à l'instar des autres activités. En effet, ces commerçants protestataires ont organisé, jeudi dernier, un autre rassemblement, le troisième du genre depuis le 18 du mois en cours, devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Ils étaient encore plus nombreux ce jour-là à se masser devant le portail principal du siège de la wilaya pour manifester leur colère contre leur "exclusion par le gouvernement dans sa décision de réouverture de tous les commerces". Dès 9h, ils étaient des dizaines à investir les lieux pour crier leur colère contre leur "exclusion arbitraire dans la dernière décision de réouverture de toutes les activités commerciales par le gouvernement", dont les cafés, les restaurants et les établissements hôteliers. Comme toujours, à chacun des rassemblements précédents, les manifestants ne manquaient pas de revenir sur leur situation sociale réduite à la précarité, au marché parallèle de l'alcool qui a pris des proportions alarmantes dans la région, etc. "Nous sommes subitement réduits à la mendicité !", déplorent les commerçants interrogés. Tous affirment qu'ils sont sérieusement impactés par la fermeture de leurs commerces depuis six mois maintenant. "Nous avons fermé depuis mars dernier au même titre que tous les commerces parce que c'est une crise sanitaire mondiale, et la sécurité sanitaire des citoyens prime", nous a déclaré sagement un groupe de commerçants rencontrés sur les lieux du rassemblement, avant de relever "l'absurdité du gouvernement dans sa décision d'autoriser la réouverture de tous les commerces sauf le leur". "L'argument sanitaire ne tient plus la route. La décision de maintenir notre activité commerciale fermée obéit à des considérations politiques si ce n'est idéologiques", soutiennent-ils avec force et conviction. Au bout de deux heures de rassemblement, et voyant qu'aucune autorité de wilaya se souciait de leur sort, la tension a commencé à gagner les manifestants. En effet, subitement, ces commerçants ont procédé au blocage de l'accès principal au siège de la wilaya. Trois policiers de la BMPJ en faction tentent de raisonner les manifestants récalcitrants. Après quelques palabres, la situation a failli tourner au vinaigre entre les policiers et les commerçants n'était l'invitation faite à leurs représentants par le secrétaire général de la wilaya. "S'il vous plaît, libérez l'accès au siège de la wilaya et attendez-nous ici pour voir ce qu'on nous dira à la wilaya", a lancé à ses confrères l'un de leurs délégués, Djamal Aït Meziane. "Le secrétaire général, qui vient de rentrer de congé, nous a dit qu'il transmettra par courrier électronique notre doléance au ministère de l'Intérieur et que nous aurons la réponse au plus tard dimanche prochain. Le wali est en congé", rapporte à ses camarades M. Aït Meziane à sa sortie du siège de la wilaya. Les manifestants s'enflamment et désapprouvent la réponse du SG de wilaya. Que faire ? Chacun des manifestants y va de sa proposition. Au final, ils ont convenu à contrecœur de revenir en masse demain, dimanche, pour organiser un autre rassemblement au même endroit pour "exiger une réponse claire et définitive". Ainsi, le rendez-vous est pris pour demain, dimanche, par cette catégorie de commerçants avec la ferme détermination d'arracher leur droit de reprendre leur activité.