Les commerçants de boissons alcoolisées sont revenus, hier mardi, à la charge, à travers un nouveau rassemblement de protestation devant le siège de la Wilaya pour réclamer, auprès de la première autorité de l'administration locale, «la réouverture» de leurs commerces au même titre que les autres branches d'activités commerciales. Comme mardi dernier, ils étaient plusieurs dizaines de propriétaires de bars-restaurants et autres débits de boissons alcoolisées à assiéger, tôt dans la matinée, le siège de la Wilaya pour crier leur colère contre leur « exclusion de la décision de réouverture des commerces par le gouvernement ». Très remontés contre ce qu'ils qualifient de décision « arbitraire » du gouvernement, les commerçants de boissons alcoolisées ont exigé « la reprise de leurs activités dans les plus brefs délais », à l'instar des cafés, des restaurants et des hôtels, autorisés à rouvrir depuis le 15 août dernier. Interrogés, des commerçants, regroupés devant le siège de la Wilaya, n'ont pas caché leur désarroi face à « une situation qui devient de plus en plus intenable, après un arrêt d'activités depuis six mois. Après six mois de fermeture, nombre de commerçants se retrouvent dans la précarité. «Nous avons, nous aussi, des familles à nourrir et on ne peut plus tenir », confie un propriétaire d'un débit de boissons alcoolisées au niveau du chef-lieu de wilaya. « Nous exerçons une activité comme toutes les autres. Il n'y a aucune raison d'autoriser l'ouverture des cafés, des restaurants et des hôtels et nous refuser la reprise de nos activités, alors que nous nous sommes engagés à respecter toutes les règles préventives édictées par le gouvernement », regrette un autre protestataire. Certains commerçants n'y sont pas allés de main-morte pour pointer du doigt « une décision politique, voire idéologique », pour « bloquer » la réouverture des commerces de boissons alcoolisées . «La crise sanitaire est pour tout le monde. Aucun argument ne peut justifier la fermeture de nos commerces, alors que toutes les autres branches d'activités sont autorisées à reprendre. La crise sanitaire n'est qu'un prétexte pour faire disparaître du paysage un type de commerce, qui, visiblement, dérange certains», tonne un commerçant propriétaire d'un bar à Sidi-Aïch. « L'alcool se vend partout clandestinement, au vu et su de tous, à un prix exorbitant. La fermeture de nos commerces exerçant en toute légalité contribuera à encourager le commerce informel dans la wilaya », signale un autre protestataire rencontré sur les lieux de la manifestation. Après deux longues heures d'attente, une délégation des commerçants protestataires a été conviée à une rencontre par le chef de cabinet du wali. Une proposition rejetée unanimement par les protestataires, qui ont exigé de transmettre leurs doléances directement au wali. « On a été reçus la semaine passée par le chef de cabinet, mais sans suite. La décision d'autoriser la réouverture ou non des commerces de boissons alcoolisées est laissée à l'appréciation des walis par le gouvernement. Et c'est au wali que nous tenons à transmettre nos doléances et connaître sa réponse directement », a indiqué l'un des membres de la délégation des commerçants protestataires, avant d'être reçu par le président de l'APW, Haddadou Mehenni. Le responsable de l'APW, qui a informé la délégation de l'absence du wali, a promis de lui transmettre les doléances des commerçants. Après avoir fermé à la circulation automobile les deux voies longeant le siège de la Wilaya, une délégation des protestataire a été invitée à une rencontre avec le DRAG, « sur instruction du wali». Les grossistes et propriétaires de bars-restaurants et autres débits de boissons alcoolisées se disent déterminés à ne pas baisser les bras jusqu'à la réouverture de leurs commerces. A. Kersani