Les protestataires réclament des pouvoirs publics l'autorisation de réouverture de leurs commerces, au même titre que les autres branches d'activités commerciales. Les commerçants de boissons alcoolisées de la wilaya de Béjaïa, grossistes, détaillants et bars, continuent à manifester dans la rue contre leur "exclusion par le gouvernement dans sa décision de réouverture de tous les commerces". En effet, hier, cette catégorie de commerçants est revenue à la charge en organisant un autre rassemblement, le deuxième du genre, après celui du 18 août dernier, devant le siège de la wilaya de Béjaïa, afin d'exiger des pouvoirs publics l'autorisation de réouverture de leurs commerces, au même titre que les autres branches d'activités commerciales. Ainsi, ils étaient des dizaines, nettement plus nombreux que lors de leur premier rassemblement, à investir les lieux du rassemblement pour manifester leur colère contre leur "exclusion arbitraire par le gouvernement dans sa décision de réouverture de tous les commerces" après celle des cafés, des restaurants et des hôtels depuis le 15 août dernier. Tous les commerçants interrogés se déclarent durement impactés par la fermeture de leurs commerces depuis six mois. "J'avoue que je n'en peux plus. Six mois de fermeture, c'en est trop, d'autant que tous les commerces sont autorisés à rouvrir sauf nous", nous a déclaré Aït Meziane Djamal, détaillant. Un autre grossiste, pour souligner ses pertes sèches durant toute cette fermeture, nous a déclaré : "J'ai payé une masse salariale de 140 millions de centimes durant ces six mois de fermeture en plus des autres charges." D'autres invoquent aussi leurs marchandises périmées durant cette période de fermeture. "C'est une activité commerciale comme toutes les autres et il n'y a pas lieu d'en faire un sujet tabou", déclare un commerçant à l'adresse de ses confrères. Tous les manifestants jugent que l'interdiction de reprendre leur travail "est une décision politique, voire idéologique, qui ne dit pas son nom. À chacun ses convictions !". "Mieux encore, soulignent-ils, leur fermeture a encouragé le commerce informel de l'alcool à grande échelle dans notre région et des sommes d'argent colossales échappent à la fiscalité". En effet, c'est un secret de Polichinelle. L'alcool se vend clandestinement partout et à un prix exorbitant. Pour preuve, pas plus tard qu'hier, un communiqué de la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Béjaïa a annoncé "la saisie de 1 730 unités de boissons alcoolisées et l'arrestation de 5 personnes pour commercialisation illégale d'alcool à Souk-El-Tenine". Au bout de 2 heures de rassemblement, les commerçants ont été conviés à déléguer quatre de leurs confrères pour être reçus par le chef de cabinet, mais ils ont refusé unanimement. "Nous avons déjà été reçus par son chef de cabinet lors de notre premier rassemblement, mais sans résultat. Nous exigeons d'être reçus par le chef de l'exécutif car nous savons que le gouvernement a laissé la décision de réouverture des commerces de boissons alcoolisées à l'appréciation des walis", signale M. Aït Meziane avant d'être reçus par le président de l'Apw, Haddadou Mehenni. "Le wali est absent et le P/Apw nous a promis de lui transmettre nos doléances", a informé ses confrères l'un des délégués à sa sortie du siège de l'Apw. Les manifestants ont décidé de maintenir leur rassemblement sur les lieux jusqu'à ce qu'ils aient une réponse du wali. Soudainement, ils ont décidé de bloquer dans les deux sens la voie publique à la circulation. Devant cette action musclée, leurs délégués ont été invités par le Drag "sur instruction du wali". Une invitation acceptée par les protestataires tout en maintenant leur pression de rue.