L'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et président de la Fédération algérienne d'escrime (FAE), Raouf Salim Bernaoui, a annoncé lundi sa candidature pour le poste de président du Comité olympique et sportif algérien (COA) dont l'assemblée générale élective (AGE) aura lieu le 12 septembre. "C'est avec beaucoup d'humilité et un grand sens des responsabilités que j'ai l'honneur de vous annoncer ma candidature à la présidence de notre Comité national olympique", a écrit Bernaoui sur sa page facebook. Pourtant, peu après avoir été limogé de son poste de MJS par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au profit de Sid-Ali Khaldi, Bernaoui avait assuré qu'il ne postulera pas aux élections au COA, car "la loi algérienne me l'interdit en raison du fait que je dois observer un devoir de retrait sabbatique du mouvement associatif pendant deux ans". Il avait affirmé que sa "campagne contre l'ex-président du COA, Mustapha Berraf, au moment où il était ministre, ne s'inscrivait pas dans la perspective de prendre son poste au comité olympique". Or, avec sa candidature officielle aujourd'hui, Bernaoui est fortement soupçonné par les observateurs d'avoir délibérément attaqué Berraf pour préparer le terrain à sa succession. D'ailleurs, dans son message posté lundi sur les réseaux sociaux, Bernaoui ne rate pas l'occasion d'en rajouter une couche contre Berraf. "Comme vous le savez, notre instance est passée ces derniers mois par une période de fortes turbulences, marquée par de nombreux dépassements et par un ternissement important de son image et de sa réputation. Il est temps aujourd'hui de retrouver la sérénité et de réconcilier la famille sportive et olympique algérienne", écrit-il. Son statut d'ex-ministre récent et sa proximité évidente avec les présidents des fédérations qui voteront le jour des élections ne sont-ils pas de nature à susciter un conflit d'intérêts évident ? Nommé en mars 2019 à la tête du MJS par le président déchu Abdelaziz Bouteflika, Raouf Bernaoui a été évincé de son poste en janvier 2020. Il n'aura occupé le poste de premier responsable du MJS que pendant une période de 9 mois au cours de laquelle son parcours a été jugé insuffisant. Son silence devant les violations des statuts de la FAF en septembre 2019 avec l'épisode du changement du système de compétition dans une assemble générale extraordinaire illégale, la purge opérée au sein des cadres du sport, notamment à l'Institut supérieur des technologies des sports, le fait d'avoir offert des diplômes de 3e degré à d'anciens sportifs sans aucune formation ont marqué son passage. En outre, Bernaoui n'avait pas démissionné de son poste de président de la fédération d'escrime au moment où il était ministre des Sports, se limitant à nommer un intérimaire à sa place avant de reprendre son poste après avoir quitté le gouvernement. Ce qui est une grave entorse à la loi sur le sport. Conformément aux dispositions statutaires et réglementaires en vigueur du Comité olympique et sportif algérien, le dépôt de candidature est prévu 8 jours avant l'AG élective. Le président élu à la tête du COA, le 12 septembre 2020, aura à gérer le reste du mandat olympique qui s'étalera jusqu'après les Jeux olympiques JO-2021 de Tokyo. Un autre membre du COA a déposé également sa candidature, en l'occurrence Mme Soumeya Fergani, ex-arbitre international. Il est attendu également que l'ancien athlète Abderrahmane Hamed, qui a le soutien de Taoufik Makhloufi, dépose aussi sa candidature. La présidence du COA a été confiée, en application des statuts de l'instance, à Mohamed Meridja, chargé de la gestion des affaires courantes du COA et de préparer les prochaines assemblées générales ordinaire et élective. SAMIR LAMARI