Après les images choquantes des intempéries de la dernière semaine qui ont touché Alger, les Oranais craignent de vivre les mêmes scènes d'inondations, d'autant plus que la wilaya est connue comme étant une zone à risques aux premières averses. Routes bloquées, ronds-points inondés, trémies noyées, les conséquences des pluies sur Oran sont connues, et chaque année, malgré toutes les actions entreprises en amont, le résultat est le même, obligeant les citoyens à s'interroger sur l'efficacité des travaux d'entretien des avaloirs et le nettoyage de caniveaux. Pour ne pas faire face à ces situations dramatiques, plusieurs APC mènent actuellement une opération de curage des avaloirs et des regards à travers leurs équipes des divisions de voirie et d'assainissement (DVC). Rappelons qu'il y a quelques mois, les services de la wilaya ont annoncé la mise en place d'un dispositif de prévention des inondations en instruisant l'ensemble des édiles d'entamer des travaux de curage et d'entretien des avaloirs. Plusieurs secteurs urbains relevant de la commune ont lancé des travaux de curage et d'assainissement ciblant prioritairement les points noirs. Ces derniers sont connus de tous et provoquent généralement des embouteillages et des désagréments aux automobilistes et se trouvent sur la RN11, dans la commune de Bir El-Djir, les ronds-points d'El-Morchid, de la cité Djamel et d'El-Bahia. Pourtant, si la volonté est présente sur papier, le moins que l'on puisse dire est que le bilan de l'opération de curage et de nettoyage de juillet et août pour la commune d'Oran est loin d'être encourageant. Ainsi, sur les 954 avaloirs que comptent la délégation communale (DC) Sid El-Houari, seulement 31 ont été curés. Pour la DC Emir, 120 avaloirs ont été nettoyés sur les 960 qu'elle compte. La DC Sid El-Bachir a curé 34 avaloirs sur 670 et celle d'El-Makari, sur les 1262 avaloirs existants, 300 ont été curés. Au total, et sur les 10 182 avaloirs qui existent à Oran, seuls 3042 ont été curés pendant cette période. Un chiffre qui interpelle et qui inquiète les Oranais qui ont perdu, depuis longtemps, leur confiance en des gestionnaires locaux qui ont montré leurs limites à plusieurs occasions. Des citoyens ont pris leurs responsabilités en procédant au nettoyage des regards d'égouts et des caniveaux dans leurs quartiers respectifs. Reste que la seule "bonne nouvelle" vient de la météo qui annonce un mois de septembre sans pluies, un sursis qui doit être mis à profit pour essayer de perméabiliser les avaloirs et autres regards et caniveaux aux eaux des précipitations. Pour rappel, les dernières pluies qui se sont abattues sur Oran en mai dernier ont provoqué des inondations et des dégâts matériels, causant la mort d'un nourrisson suite à l'effondrement du mur d'une habitation à Hay Lalla Khadidja (commune de Mers El-Kébir).