Après deux reports consécutifs, les 2 et 16 septembre derniers, le verdict a été rendu, hier, dans le procès en appel du lanceur d'alertes et activiste du Hirak Zakaria Boussaha. Ce dernier a été condamné à une année de prison, dont quatre mois avec sursis et à une amende de 200 000 DA a indiqué son avocate Me Leïla Bougherara. Déplorant la sévérité de ce verdict, cette avocate a salué le dévouement de ses confrères des barreaux d'Alger, de Boumerdès, de Béjaïa, d'Annaba et de Souk-Ahras, qui ont fait de leur mieux pour faire libérer le jeune prévenu. Rappelons qu'à l'issue de son procès en première instance le 21 juillet dernier, devant le tribunal d'El-Hadjar, Zakaria Boussaha a écopé d'une peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Sous mandat de dépôt depuis le 14 avril 2020, pour la publication sur les réseaux sociaux de posts qualifiés d'atteinte à la sûreté de l'Etat, insulte à l'encontre de fonctionnaires, atteinte aux symboles de l'Etat, incitation à attroupement non armé et menace de trouble à l'ordre public, le jeune homme de 24 ans devra attendre la mi-décembre, c'est-à-dire trois autres longs mois, avant de rentrer chez lui et retrouver sa famille. Ses amis, nombreux à El-Hadjar où il réside, et à Annaba, ont, pour leur part, toujours été à ses côtés depuis son arrestation. Fidèles et faisant preuve d'une solidarité indéfectible, ils ont assisté, souvent à l'extérieur des salles d'audience, à chacune de ses comparutions devant la justice. On se rappelle, dans la ville industrielle d'El-Hadjar, ces dizaines de manifestants, hommes et femmes, militants du Hirak notamment, et ces simples sympathisants, venus de tous les coins de la wilaya d'Annaba, qui brandissaient des pancartes et déployaient des banderoles pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Zakaria Boussaha. L'engagement du groupe d'avocates d'Annaba, dont Me Leïla Bougherara et Me Soulef Belhanèche, pour ne citer que celles-ci, aura le plus marqué les esprits dans cette région pour les efforts immenses qu'elles ont déployés pour convaincre leurs collègues du barreau, aussi lointains que ceux du centre et même de l'ouest du pays, de venir plaider à Annaba la cause de ce détenu d'opinion. La présence, la semaine dernière de Me Mustapha Bouchachi aux côtés de ces derniers dans le prétoire et son émouvante plaidoirie en faveur de Zakaria Boussaha en cette période de pandémie de Covid-19 n'aura malheureusement pas réussi à infléchir la décision des juges, d'où ce lourd verdict.