Dédié à l'écrivain Mohammed Dib dont nous célébrons le centenaire de naissance cette année, le programme de la rentrée culturelle 2020-21, placé sous le signe "Notre culture est dans notre diversité et notre unité", met en avant le talent de jeunes artistes de tous bords à travers des expositions d'arts plastiques, des conférences, des spectacles et performances, ou encore des tables rondes, et ce du 26 septembre au 7 octobre. La rentrée culturelle 2020-21 a été officiellement lancée avant-hier dans la soirée sous les auspices du ministère de la Culture et des Arts, qui a concocté un programme spécial à l'occasion. La période s'étalant du 26 septembre au 7 octobre prochain marque en effet le retour aux activités culturelles à travers tout le territoire, après une agonie de plus de sept mois, l'une des périodes les plus difficiles, sans doute, pour le monde artistique national. C'est ainsi donc que le Palais de la culture Moufdi-Zakaria a été, avant-hier soir, le théâtre du coup d'envoi de ce "retour à la normale", si tant est qu'il y ait, dans le futur, une "normalité" après les lourdes conséquences de la Covid-19. Dédié à l'écrivain Mohammed Dib, le programme comprend des expositions d'arts plastiques, des contes, des conférences, des spectacles et performances, des tables rondes littéraires, des ventes-dédicaces, de la poésie ou encore un symposium sur le théâtre à la Bibliothèque nationale et une exposition à la villa Dar Abdeltif. Chant, spectacle de rue et théâtre, les jeunes artistes s'illustrent Ainsi, lors de l'ouverture, la priorité a été donnée à des jeunes, ceux de la troupe du Théâtre régional de Constantine en l'occurrence, et à leur spectacle de rue Boughandja et Anzar, qui s'est tenu au cœur même de l'esplanade du Palais de la culture, et aux jeunes de la chorale de l'Institut national supérieur de musique d'Alger. Les musiciens et interprètes de cette formation se sont succédé sur la scène de l'auditorium en reprenant des classiques tels que L'amour est un oiseau rebelle de Bizet, du Mozart, un hommage à Hamdi Benani, ainsi qu'un détour par Oran et le répertoire d'Ahmed Wahby. Au pavillon Baya, une exposition picturale réunit quarante et un artistes, toutes générations et régions confondues. Du figuratif, du moderne, de l'abstrait, de l'art naïf ou encore des miniatures et des sculptures, l'exhibition, organisée sous la houlette de la galeriste Amel Mihoub, donne une chance à des étudiants des écoles régionales des Beaux-Arts qui exposent pour la première fois, ou à d'autres qui présentent des travaux de calligraphique islamique, une première pour la galeriste. En outre, une rétrospective des œuvres des Théâtres régionaux (Biskra, Oum El-Boughi, Tizi Ouzou, Skikda et bien d'autres), notamment leurs costumes, est proposée aux visiteurs et ce, jusqu'à qu'à la fin de la manifestation, tandis qu'un modeste espace d'exposition dédié aux romans de Mohammed Dib, auquel est pourtant dédiée toute la manifestation, a été installé au milieu du brouhaha des va-et-vient. Reprendre malgré tout, selon Malika Bendouda Par ailleurs, dans son allocution, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a déclaré que la culture durant cette période de crise "n'a pas plié devant le fait accompli. Elle s'est adaptée à travers des événements en ligne". Et de reprendre : "Nous comptons bien faire face et venir à bout des conséquences de cette crise, contribuer à revigorer la vie culturelle des Algériennes et des Algériens et continuer à mettre en avant la diversité de notre pays et son unité." "Mais comment reprendre quand les salles de cinéma et de spectacles, les festivals et les théâtres sont fermés, et le Salon international du livre suspendu ? Malgré cela, nous n'avons pas hésité à renouer avec les activités culturelles. Cette reprise n'est que le début, surtout que cela coïncide avec le centenaire de naissance du grand Mohammed Dib, ainsi que nos hommages aux artistes, penseurs et intellectuels qui nous ont quittés dernièrement, comme Hamdi Benani, qui a laissé une empreinte indélébile sur la musique algérienne, et l'historien Abdelmadjid Merdaci, qui a enrichi de sa plume la scène culturelle algérienne", ajoutera-t-elle. À noter qu'aujourd'hui à partir de 9h à la Bibliothèque nationale se tiendra la rencontre nationale des conteurs, suivie d'une performance de plusieurs d'entre eux. À 14h, place à la littérature au travers d'une rencontre avec de jeunes écrivains arabophones.