L'ONS pointe un déclin important de la production industrielle du secteur public, toutes branches confondues. L'Algérie devrait connaître une forte contraction de sa croissance économique cette année. Les premiers signaux de la récession commencent à apparaître. Les chiffres publiés par l'Office national des statistiques (ONS), repris hier par l'APS, pointent un déclin important de la production industrielle du secteur public, toutes branches confondues, au 2e trimestre 2020. Le secteur de l'énergie, qui enchaîne les contre-performances depuis 2006, a enregistré une baisse de 6,8% de la production au deuxième trimestre de l'année en cours. Les hydrocarbures ont reculé de 8,5%. L'ONS explique ce recul par la chute de 10% de la production constatée dans la branche "pétrole brut et gaz naturel". L'Algérie n'est pas parvenue à rompre la spirale négative dans laquelle le secteur des hydrocarbures est embourbé depuis plus de dix ans. De même, la liquéfaction du gaz naturel, qui a affiché des hausses l'année dernière, voit sa production fléchir de 6,4% au second semestre de cette année. La branche "raffinage de pétrole", qui a connu un relèvement appréciable aux premiers trimestres de l'année en cours, a régressé de 4,3% au deuxième trimestre. Pour rappel, les hydrocarbures ont registré une baisse de la production de 3,3%. L'ONS avait, également, relevé que la valeur ajoutée des hydrocarbures a connu "de nouveau" une baisse importante de 13,4%, au premier trimestre 2020, contre une régression de 7,1% durant le même trimestre de l'année précédente. Plus globalement, la production industrielle du secteur public a reculé de 14,1% durant le 2e trimestre 2020, par rapport à la même période de 2019. "La production industrielle du secteur public a connu des baisses de toutes les activités, avec des chutes importantes pour certaines, durant la période avril-juin 2020, marquée par la propagation de la pandémie de Covid-19", relève l'ONS. La production dans les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) a chuté de 54,9%. Plusieurs activités ont été touchées par la baisse de la production, notamment la fabrication des biens intermédiaires métalliques, mécaniques et électriques, celle des biens d'équipement mécanique, ainsi que la sidérurgie et la transformation de la fonte et de l'acier. Les matériaux de construction poursuivent leur tendance à la baisse et inscrivent une variation négative de -24,7% au deuxième trimestre de cette année. Toutes les activités relevant de ce secteur ont connu des baisses de la production, notamment les liants hydrauliques et la fabrication des matériaux de construction et produits rouges. Le secteur de la construction a été fortement impacté par les mesures de confinement sanitaire. Beaucoup d'entreprises du BTPH ont cessé l'activité. La production industrielle des textiles affiche une variation négative, avec -26,6%, alors que celle des industries du bois et du papier a reculé de 37%, en raison de la baisse constatée dans des activités relevant du secteur, notamment l'industrie de l'ameublement et la menuiserie générale. Quant à la production des industries des cuirs et chaussures, elle a chuté de 54,7%. Les industries agroalimentaires sont relativement moins impactées par la crise sanitaire. La production dans cette branche a baissé de 0,3% seulement. Les mines et carrières ont affiché, quant à elles, un recul de production de 3,6%. Les baisses constatées au niveau de l'extraction de la pierre argile et sable et celle du minerai de fer ont largement influé sur la tendance globale.