Hormis le dilemme que posent les partis islamistes qui appellent à voter contre le projet de Constitution, les autres formations de l'opposition sont exclues de la campagne référendaire. Ignorant une partie de l'opinion publique et de la classe politique qui refuse de s'inscrire dans le processus référendaire, l'Autorité nationale indépendante des élections, Anie, a décidé de définir les règles de la campagne électorale pour la révision de la Constitution, dont le référendum est prévu le 1er novembre. Pour faire campagne, qui débutera le 7 octobre visiblement à sens unique, la commission que préside Mohamed Charfi a même défini les personnes habilitées à faire campagne. Ainsi, le communiqué de l'Anie a précisé que la campagne électorale est animée par les parties suivantes : "Le staff gouvernemental qui doit transmettre le programme de la campagne électorale au président de l'Anie, les partis politiques disposant d'un groupe parlementaire au niveau des deux Chambres du Parlement ou de 10 sièges entre les deux Chambres du Parlement ou des sièges au sein des Assemblées populaires locales dans au moins 25 wilayas, les associations nationales jouissant d'une représentation effective au moins au niveau de 25 wilayas et les personnalités politiques", dont la qualité n'est pas précisée. En plus de cela, l'Anie rappelle des évidences. "La campagne électorale peut-être menée dans le cadre de la consultation référendaire sur la révision constitutionnelle par voie d'affichage, de distribution de dépliants, de correspondances et de tous les moyens écrits ou électroniques. Les espaces réservés à la publicité sont définis par arrêté du coordinateur du délégué de wilaya de l'Anie, tandis qu'à l'étranger l'affichage se fait aux sièges des représentations diplomatiques et consulaires", indique le communiqué. "L'opération de sensibilisation et la campagne électorale, qu'il s'agisse de médias audiovisuels ou par affichage, les moyens écrits ou électroniques sont soumis à une habilitation préalable de l'Anie étant chargée exclusivement de la préparation, l'organisation, la gestion et la supervision des élections et des référendums. À ce titre, tous les intervenants de la campagne électorale sont tenus de respecter les dispositions législatives et réglementaires en vigueur", note encore l'Autorité électorale. La campagne électorale débutera officiellement le 7 octobre pour s'achever 20 jours plus tard, conformément au code électoral. Mais un imprévu est venu contrer le programme initial des autorités. Il s'agit des appels lancés par les partis islamistes à voter contre le projet du pouvoir. Contrairement aux partis et personnalités issus du Pacte pour une alternative démocratique, PAD, qui sont exclus (et ne souhaitent pas non plus participer au processus) des débats, ces formations politiques doivent en principe avoir accès aux médias officiels et autres chaînes de télévision offshore.