Le journaliste Ihsane El-Kadi, cofondateur de Radio M et Maghreb Emergent, et dont il est le directeur du pôle éditorial, a été destinataire, hier, d'une convocation de la Gendarmerie nationale, afin qu'il se présente à la Brigade de recherche et d'investigation de Bab Jdid "dans les meilleurs délais", selon un communiqué de ces deux médias électroniques. Seul motif qui lui a été signifié : "Une enquête préliminaire." Cette convocation intervient alors que les deux sites en question sont bloqués depuis avril dernier et ne sont accessibles en Algérie qu'à travers le recours au VPN. Après avoir justifié alors le blocage par une prétendue infraction à la loi dans le financement étranger des médias, du reste rejeté par Ihsane El-Kadi, le ministre de la Communication, Amar Belhimer, avait évoqué dans un entretien accordé mi-avril au journal El Khabar le délit "d'offense" et de "diffamation" à l'encontre du président de la République. Le ministre faisait référence à un article d'opinion publié quelques jours plus tôt par le journaliste sous le titre "Les 100 jours de malheur d'Abdelmadjid Tebboune". La convocation intervient également au lendemain de l'arrestation du directeur artistique de l'agence éditrice des deux sites, Seddik Touaoula, alors qu'il filmait un rassemblement de femmes à la place Audin à l'occasion de la célébration des événements d'Octobre 88. Ce dernier a été placé en garde à vue avec d'autres personnes interpellées le même jour. " Le harcèlement contre Radio M et Maghreb Emergent a pris toutes les formes de la répression. La volonté sécuritaire et politique est manifeste d'empêcher Radio M et Maghreb Emergent de poursuivre leur travail de médias indépendants, reconnus pour leur professionnalisme et leur qualité, dans l'Algérie lancée vers sa libération depuis le 22 février 2019", soutient le communiqué.