La sélection nationale disputera demain son premier match amical face au Nigeria au stade Jacques-Lemans-Arena en Autriche à 20h30. à la veille de cette confrontation, le sélectionneur des Verts a animé une conférence de presse, par vidéoconférence,dans laquelle il a donné beaucoup de clarifications. Djamel Belmadi a commencé par justifier le choix des adversaires. "À vrai dire, nous avons décidé de jouer contre des équipes redoutables. Nous aurions pu nous mesurer à des adversaires de moindre calibre. Toutefois, j'avais cette exigence de programmer deux rencontres de prestige contre le Nigeria et le Mexique", a-t-il expliqué. Et d'enchaîner : "Le Nigeria est une sélection mondialement connue, de surcroît la deuxième meilleure équipe africaine au classement FIFA. Ce sera l'occasion d'affronter une équipe forte que nous avons déjà battue lors la dernière CAN. Concernant le choix du Mexique, il faut savoir que j'aime bien me mesurer à des équipes sud-américaines. C'est une sélection qui n'a plus goûté à la défaite lors des 20 derniers matchs. Les Mexicains peuvent même composer trois listes tellement le talent et la qualité des joueurs existent." "Sincèrement, l'objectif est la recherche des matches qui peuvent nous mettre dans la difficulté. Je pars du principe qu'il faut tirer profit des dates FIFA avant d'entrer de plein fouet dans les éliminatoires. Raison pour laquelle j'ai pris la décision d'opter pour des rencontres difficiles, car j'estime que c'est dans la difficulté qu'on progresse", fait-il savoir. "Content pour Benlamri mais certains joueurs sont mal entourés" L'entraîneur national Belmadi n'a pas caché sa satisfaction de voir le défenseur central Djamel Benlamri rejoindre l'Olympique Lyonnais. "Content pour lui et surtout satisfait de ce choix judicieux. Djamel va évoluer dans l'une des meilleures équipes en France. Maintenant, c'est à lui de progresser. Nous étions inquiets de sa situation, mais les choses sont rentrées dans l'ordre. Il jouera dans le haut niveau au sein d'une équipe solide, ce sera bénéfique pour lui", dira-t-il. Belmadi a aussi évoqué le cas d'Islam Slimani qui, jusqu'à hier, n'avait pas encore tranché concernant sa nouvelle destination. "Il voulait être avec nous. Je savais qu'il a fait son possible pour régler son transfert, en vain. Son club propriétaire Leicester négocie avec différentes parties, mais des paramètres ont retardé son transfert. Mais ce n'est pas fini pour lui. Le mercato est encore ouvert. Il pourra régler son transfert bientôt inchallah. D'ailleurs, Slimani aurait pu opter pour la facilité en signant au profit d'un club du Golfe", souligne Belmadi qui, du reste, n'a pas manqué de revenir sur le cas Belaïli, sans club depuis son départ du Ahli Djeddah. "Pour Belaïli, c'est l'impasse. Je ne suis pas son agent mais je peux donner des conseils", a précisé le coach national. Il ne s'est pas empêché, à ce titre, de parler des joueurs qui ne gèrent pas bien leur carrière. "Certains éléments font de mauvais choix de carrière ou peut-être sont mal entourés", allusion faite à Belaïli dont le père n'est autre que son manager. "Parfois, c'est la famille qui gère. Et ce n'est pas toujours sérieux. D'ailleurs, je ne vous cache pas qu'il y a des joueurs qui m'appellent pour voir leur contrat. Mais je ne suis pas un fiscaliste. Cela prouve qu'il y a un manque de conseil flagrant", regrette-t-il. Belmadi a, en revanche, salué le choix de Karim Aribi qui a réussi de décrocher un contrat en France, plus précisément à Nîmes Olympique. "Je veux parler de l'ambition de Aribi qui a choisi Nîmes, en dépit des conditions salariales nettement en deçà de ce qu'on lui propose au Golfe. Cela démontre que c'est un joueur qui veut progresser", fait-il savoir, et de poursuivre à propos du stagiaire Abdeslam Ouaddou : "Abdeslam Ouaddou est un ami, un frère, je le connais très bien. J'ai expliqué aux joueurs qu'un jour ou l'autre ils chercheront à se reconvertir en entraîneur. Pour ce faire, il faudra quelqu'un qui leur ouvrira la porte. C'est ce que j'ai fait avec Ouaddou." Belmadi a aussi salué la venue de Madjid Bougherra dans le staff des Verts. "C'est normal qu'on s'appuie sur des personnes comme Madjid qui fait partie de mon staff élargi. Il est là pour aider l'équipe nationale lorsqu'il n'est pas concerné par un stage ou autre chose dans sa fonction de sélectionneur des locaux. Bougherra aura de beaux challenges à relever, à l'image du CHAN ou encore la Coupe arabe des nations", a-t-il indiqué. Questionné à propos de l'absence des joueurs évoluant dans le championnat national dans la liste des convoqués, Belmadi a expliqué les raisons de ce choix motivé par "l'arrêt des championnats en Algérie en raison de la situation sanitaire. Je ne pouvais pas faire appel à des joueurs qui ne s'entraînent pas", a-t-il justifié, non sans pour autant omettre de revenir sur certaines difficultés éprouvées durant le stage. "Nous avons eu quelques problèmes avec des joueurs évoluant dans le Golfe. Ce n'est la faute de personne. C'est plutôt la faute à la situation actuelle", dira Belmadi. En effet, l'attaquant Bounedjah et le gardien de but Doukha avaient un problème de visa. A priori, Bounedjah a réglé la question et devait rejoindre hier le stage des Verts. "Zerkane, un pari pour l'avenir, Medioub a un profil particulier" Parmi les surprises de la liste de Djamel Belmadi figurent deux éléments, à savoir Zerkane et Medioub. Pour Belmadi, "le choix de Zerkane répond à des critères bien définis. C'est un pari pour l'avenir. Mehdi Zerkane a choisi d'emblée la sélection nationale, contrairement à d'autres, sachant qu'il a trois nationalités (de mère tunisienne, ndlr). C'est un joueur jeune qui vient tout juste de débuter en Ligue 1 française avec Bordeaux, mais malheureusement il avait écopé d'un carton rouge avant de contracter une blessure qui l'avait éloigné pendant cinq semaines. J'ai hésité avant de le convoquer. Le coach de Bordeaux le prédestine à un avenir radieux. Il le voit comme un futur grand joueur. Medioub, quant à lui, a un profil particulier. Nous avons un problème en défense avec la défection de Benlamri. Nous avons un manque au niveau de ce poste de défense. Il ne faut pas se voiler la face, nous avons des insuffisances dans l'axe et sur les côtés. Je ne sais pas si Medioub va participer à ces rencontres, même s'il nous a donné une bonne impression. Il a signé au Portugal. Nous allons continuer à le suivre. En tout cas, nous aimons dribbler et marquer, ce sont les caractéristiques des joueurs maghrébins, alors que nous avons un besoin criant en défenseurs et en gardiens de but", dira Belmadi, qui indique que Darfalou est arrivé au lieu du regroupement, alors que Ferhat s'est blessé à l'entraînement d'avant-hier. "Sa participation aux deux matchs amicaux est compromise", révèle Belmadi, avant d'enchaîner sur la blessure de Atal, forfait pour le stage. "C'est difficile pour lui de vivre pareille situation. Psychologiquement parlant, ce n'est pas facile de se voir confronté à des blessures à répétition. En tout cas, nous suivons l'évolution de sa situation dans l'espoir de le voir bientôt parmi nous. Je dois voir à l'œuvre ceux qui vont le remplacer, à l'image de Helaïmia qui évolue en Belgique ou encore de Zeffane qui a trouvé refuge en D2 russe. Ce n'est pas le top, mais nous n'avons pas le choix. Ces deux éléments doivent saisir leur chance." Et d'enchaîner sur Loucif : "J'étais content de le voir partir à Angers, mais les choses se sont mal passées pour lui. Il a un potentiel pour jouer en équipe nationale." L'entraîneur national a avoué que l'effectif de l'EN n'est pas assez riche. "Nous n'avons pas un effectif de niveau international illimité. La preuve, nous avons des problèmes pour défendre", a-t-il reconnu, tout en révélant suivre un certain "Zedadka, avec qui j'ai déjà parlé. Il est sur la trajectoire de Atal". "Aouar a toujours rêvé en bleu" L'entraîneur national ne s'est pas empêché d'évoquer le choix de Houssam Aouar en faveur de l'équipe de France. Encore une fois, Belmadi a voulu mettre les points sur les i concernant le travail accompli pour attirer la pépite de l'Olympique Lyonnais. L'entraîneur national a fini par reconnaître avoir bel et bien contacté l'international français et ce, après avoir longtemps démenti cette information. "Je le dis et le répète : avec Aouar, le travail a été fait. Les gens ne comprennent pas que nous avons tout essayé, mais je ne veux pas rentrer dans les détails. En tant que sélectionneur, c'est mon devoir d'appeler et de contacter les joueurs. Lorsqu'on est intéressé par un joueur, on le sélectionne. Mais avant de le faire, nous devons aller le voir pour ensuite le sélectionner. Nous ne pouvons toutefois pas envoyer une convocation sans que le joueur (Aouar) change sa nationalité sportive. S'il l'avait fait, je l'aurais mis sur ma tête, mais Aouar avait tranché depuis longtemps. Le travail a été fait, mais je ne pouvais pas le crier sur tous les toits parce que ces joueurs ont des familles. Nous n'allons pas les mettre en difficulté, quand même. Vous savez, je suis entré en contact avec Aouar dès ma venue en sélection, mais il se trouve que le joueur a toujours rêvé en bleu. Maintenant, pour ramener Gouiri, Aït Nouri ou Cherki, il faut que ces joueurs aillent changer d'abord leur nationalité sportive", conclut le sélectionneur national, qui avait pourtant démenti toute rencontre avec Aouar le mois de mars 2019. "Contrairement à ce qui a été dit auparavant, je n'ai pas rencontré Houssem ; c'est faux. Certains médias veulent créer le buzz. C'est un énorme mensonge, une pure désinformation. Pour moi, il n'y pas de cas Aouar. Ma rencontre avec lui n'a jamais existé, ni sur le fond ni sur la forme. Ils sont en train de mentir au peuple", avait-il déclaré à l'époque.