Le militant et activiste, Yacine Mebarki, connu pour son engagement pour la cause amazighe, a été condamné, jeudi dernier, par le tribunal de Khenchela, à 10 ans de prison ferme et à une amende record de 10 millions de dinars pour "offense aux préceptes de l'islam". La plus lourde peine jamais prononcée contre un détenu du mouvement populaire. Très impliqué dans le Hirak, Yacine Mebarki est accusé d'"offense aux préceptes de l'islam", "incitation d'un musulman à se convertir à une autre religion", "profanation du Livre sacré", "distribution de documents qui visent à ébranler la foi d'un musulman" et "atteinte au prophète". Selon Me Hachem Saci, l'un des avocats de l'activiste, c'est lors de la perquisition d'un entrepôt appartenant à l'accusé, que la police a trouvé d'anciens livres religieux et d'histoire et une feuille brûlée d'un vieux livre manuscrit du Coran. Pour l'avocat, il s'agirait ainsi d'une affaire "purement idéologique". Sur les réseaux sociaux, la condamnation de l'activiste pacifique à 10 ans de prison avec une lourde amende de 1 milliard de centimes a créé une onde de choc et un vaste élan de solidarité. Tout en exprimant sa solidarité avec le détenu, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) a appelé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, à "l'annulation du procès", à la "libération et à l'abandon" des poursuites à l'encontre de Yacine Mebarki. De son côté, la présidente de l'Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a lancé un appel aux avocats pour "être nombreux à le défendre". Commentant cette condamnation, le sociologue Lahouari Addi a estimé qu'elle "n'a aucun fondement juridique puisque la Constitution en vigueur et celle proposée à référendum garantissent la liberté de conscience et d'opinion". Pour rappel, Yacine Mebarki a été arrêté le 30 septembre dernier et placé sous mandat de dépôt, dès le 1er octobre, après sa présentation en comparution immédiate au tribunal de Khenchela.