Les parties libyennes discutent déjà entre elles pour aboutir à un consensus qui devrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu permanent, en vue d'un accord politique global à Tripoli. Le processus de dialogue inter-libyen reprendra en novembre à Tunis, a annoncé la cheffe par intérim de la Manul (Mission d'appui des Nations unies en Libye), Stephanie Williams, dans un communiqué rendu public samedi soir. La Manul explique que la reprise de ces pourparlers intervient conformément à ce qui a été énoncé à l'issue de la Conférence de Berlin (Allemagne) le 19 janvier et entériné par le Conseil de sécurité de l'ONU une semaine plus tard. En raison de la pandémie de coronavirus, la Manul annonce que ce "Forum de dialogue politique libyen se tiendra dans un format mixte, à travers une série de sessions par appel vidéo ainsi que par le biais de réunions directes", lit-on dans ce communiqué. "La décision de tenir un forum de dialogue politique libyen élargi et complet intervient après des semaines de discussions intenses avec les principales parties prenantes libyennes et internationales", explique Mme Williams, soulignant que toutes les recommandations émises lors des différentes rencontres et par différents acteurs de cette crise ont encouragé la tenue de dialogue, mettant aussi l'accent sur "la demande commune des Libyens de mettre fin à la période de transition, d'organiser des élections nationales et de choisir une autorité exécutive efficace qui puisse fournir des services de base au peuple libyen". Aussi, "les participants au Forum de dialogue politique libyen seront choisis parmi les différentes composantes principales du peuple libyen, sur la base des principes d'inclusion et de représentation sociale géographique, ethnique, politique, tribale et équitable, avec un engagement ferme en faveur d'une participation significative des femmes et des jeunes Libyens", insiste la Manul. Dès le 26 du mois en cours, des réunions préliminaires auront lieu entre la Manul et les différents acteurs libyens pour préparer le terrain, note le communiqué. Quant au comité mixte (5+5), dont les travaux ont été interrompus depuis des semaines, il reprendra sa réunion à Genève le 19 octobre. Ce comité, qui réunit des représentants des deux gouvernements parallèles en Libye, discute entre autres des moyens de mettre fin aux violences armées et à la mise en place d'un cadre de dialogue politique. Des consultations ont aussi débuté hier et durant trois jours au Caire, entre des représentants du Parlement libyen installé à Tobrouk et le Conseil d'Etat (sénat) qui dépend du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, issu de l'accord de Skhirat (Maroc) du 17 décembre 2015. La semaine dernière, le Maroc a accueilli les mêmes délégations qui se sont également réunies à Malte dans l'espoir d'arriver à un minimum d'entente et relancer un processus politique dans l'impasse depuis plus d'un an. Pour rappel, l'annonce de l'ONU intervient au lendemain d'une autre annonce faite par la Russie, qui compte réunir une centaine des Libyens, des trois régions du pays, afin de renforcer le cessez-le-feu et organiser un véritable dialogue inter-libyen inclusif, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères vendredi.