Membre du bureau politique du Parti des travailleurs (PT) et responsable syndicale à l'université de Jijel, Chahinaz Souilah a reçu, hier, une convocation du tribunal de Jijel pour comparaître le 28 octobre prochain pour "outrage à corps constitués". Selon un communiqué rendu public par le PT, Chahinaz Souilah est accusée d'avoir partagé sur sa page Facebook "une photo montrant une manifestation de femmes à l'occasion du 8 Mars à Alger dans laquelle des femmes ont été brutalisées par des policiers", précisant que cette militante avait joint un commentaire où elle estimait que "les femmes n'ont pas besoin de roses, mais elles méritent du respect et de la considération". Tout en soulignant que Chahinaz Souilah s'était pleinement investie "au processus révolutionnaire du 22 Février en participant aux marches et manifestations", le parti de Louisa Hanoune exprime son étonnement, arguant que cette militante avait déjà été auditionnée, le 13 avril dernier, par la Police judiciaire de la sûreté de wilaya de Jijel avant qu'on ne lui demande de rentrer chez elle, non sans lui signifier de supprimer la photo incriminée de son compte Facebook. Alors que le PT croyait que l'affaire était close, Chahinaz Souilah est convoquée par la justice. Tout en dénonçant la convocation de leur camarade, les responsables du PT indiquent que "c'est l'action politique organisée qui est judiciarisée et criminalisée, ce qui vient démontrer, si besoin est, que le multipartisme est en danger", d'une part, et crient, d'autre part, à l'acharnement auquel fait face le Parti des travailleurs depuis l'arrestation de la SG du parti, en passant par les poursuites à l'encontre des militants du parti et de Djelloul Djoudi. La citation directe de Chahinaz Souilah, ajoute le parti, intervient dans une conjoncture marquée par "la généralisation sans précédent de la répression à l'échelle nationale à l'encontre de militants et d'activistes et la persécution de journalistes". Tout en s'interrogeant sur l'avenir du pays et ces pratiques répressives, le PT estime que leur camarade n'a commis aucun délit et qu'elle était dans son rôle, à savoir défendre les femmes contre la répression policière sans porter atteinte à une quelconque institution. "Ce développement est très grave, car il marque la montée d'un cran des atteintes aux libertés", affirme le Parti des travailleurs, qui annonce son soutien inconditionnel en organisant sa défense.