La reprise ne s'annonce guère sous de bons auspices en raison de diverses contraintes auxquelles fait face le campus. Alors que le décret portant création du centre universitaire de Ghardaïa vient de paraître au Journal officiel du 25 août dernier, les problèmes relatifs à l'encadrement pédagogiques au niveau de cet établissement de formation commencent à apparaître. Il est à rappeler que la création d'une université dans la vallée du m'zab a de tout temps été rejetée par une certaine catégorie de la population locale qui voyait en ce projet non pas un centre de rayonnement culturel et éducatif, mais une ouverture sur un monde difficile à adopter. D'ailleurs, d'innombrables difficultés ont été surmontées par les autorités locales avant que la décision de réalisation d'un centre universitaire ne voie le jour. Ainsi, une fois les contraintes levées, ces mêmes autorités, en accord avec le rectorat de l'université d'Alger, ont accéléré la procédure en mettant en place dès la rentrée 2004/2005 une annexe relevant de l'université d'Alger. La création de cette annexe allait constituer un véritable support pour le nouveau campus d'une capacité de 2 000 places et dont les travaux ont été lancés par le président de la République lors de sa visite dans cette wilaya en février 2004. En décidant de faire cohabiter cette annexe avec l'institut spécialisé de la formation professionnelle implanté sur les hauteurs de la ville de Ghardaïa au lieudit Noumérate, les autorités locales ont voulu hâter la réalisation du projet et par là même inciter les nouveaux bacheliers à s'impliquer dans le lancement du projet par leur inscription. Pour la première année, quelque 200 étudiants pour la plupart des bacheliers qui pour différentes raisons n'ont pu poursuivre leurs études, se sont inscrits dans les deux filières ouvertes, à savoir sociologie et histoire. Quant à l'encadrement, il était assuré par une trentaine de professeurs de l'université d'Alger dont deux docteurs et le reste ayant le rang magistral qui venaient chaque semaine enseigner. La prochaine rentrée fixée pour le mois d'octobre prochain s'annonce plus difficile, affirme-t-on de sources fiables. Effectivement, sur les 1 780 nouveaux bacheliers, environ 400 seulement ont opté pour les filières enseignées à Ghardaïa ; de ce fait le nombre d'étudiants est triplé comparativement à l'année précédente, comme c'est le cas pour les filières qui seront portées à cinq avec le droit, les lettres et la psychologie, déjà annoncés dans nos colonnes. À propos du futur campus qui sera réceptionné vers la fin du mois de décembre prochain, les étudiants s'attendent à bénéficier de moyens appropriés pour leur formation. Dans ce contexte, il faut souligner que si d'importants moyens sont mis pour la réception et l'équipement rapide de l'infrastructure, les autorités font face déjà au manque d'enseignants qui pourrait constituer un handicap par le fait que les maîtres de conférences et les chargés de cours ne connaissent pas le chômage à vrai dire. Toujours dans ce même état d'esprit, les autorités auraient souhaité un recrutement local, mais au vu des statistiques du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les enseignants de la région à même de prendre en charge ces filières occupent déjà des postes permanents au niveau d'autres universités telles que Ouargla et Laghouat pour ne citer que celles-ci. Ces enseignants sont intéressés pour assurer des heures supplémentaires et non pour être permanents. De ce fait, les responsables de la structure sont appelés à lancer un concours de recrutement pour ceux possédant un diplôme universitaire de haut niveau. Auquel cas, la rentrée sera difficile et le centre universitaire de Ghardaïa perdra de sa crédibilité. Ahmed B. Mohamed