Si la rentrée scolaire est un événement heureux pour les élèves, celui d'avoir enfin repris le chemin de l'école après des vacances prolongées imposées par la pandémie de Covid-19, ce n'est pas le cas pour quelques enseignants et leurs proviseurs qui sont appelés à faire face à bien des imperfections. En effet, à l'école Larbi-Barbari de Djemorah, une zone d'ombre située à une quarantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Biskra, des insuffisances sont constatées. Karim Djatta, directeur de cette école, relève "l'absence de l'APC" qui, selon lui, doit normalement accompagner l'événement. "C'est grâce à l'intervention de l'association des parents d'élèves et aux enseignants exerçant dans cette école que nous avons effectué les opérations de nettoyage de l'école fermée depuis de longs mois. Imaginez l'état déplorable dans lequel se trouve une école fermée pour toute cette durée. Les services de la commune ont brillé par leur absence. Les produits désinfectants, qui devaient être réceptionnés 72 heures avant la rentrée des élèves, n'ont été reçus qu'à la dernière minute. Je ne m'explique pas ce retard", déplore-t-il. De son côté, le cuisinier Kamel Nibech, rencontré alors qu'il distribuait les premiers repas aux élèves, pointe, lui aussi, un doigt accusateur vers des élus locaux. "Figurez-vous qu'on ne m'a même pas fourni les équipements indispensables. Je dépends des services de la commune, et je suis affecté à cet établissement comme cuisinier sans être équipé des moyens les plus importants me permettant d'effectuer mon travail comme il se doit, surtout quand on sait que la pandémie sévit dans la région", regrette-t-il. Quant au respect du protocole sanitaire tel qu'il a été élaboré par le ministère de tutelle, cette école, ouverte depuis une vingtaine d'années, a accueilli dans de bonnes conditions les 206 élèves qui y sont inscrits. Les apprenants, portant tous des masques de protection, ont fait preuve de respect des mesures de prévention contre la Covid-19. Devant le portail, on prend la température physique de chaque élève, lequel ne peut regagner la salle de cours avant de se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique mis à la disposition devant chaque salle. À l'intérieur d'une salle de cours où l'on a assisté à la leçon inaugurale portant sur la pandémie, Hakim Boubech, enseignant de langue française, explique devant une vingtaine d'élèves, assis chacun à une table : "Toutes ces tables et chaises sont nettoyées et désinfectées, les élèves sont, comme vous pouvez le constater, assis conformément à la mesure de distanciation physique (un mètre de distance entre chaque élève). Et le groupe qui est présent aujourd'hui reviendra dans deux jours. Demain, on accueillera le deuxième groupe. Ils vont donc se relayer selon le programme défini par les services de la Direction de l'éducation." Concernant les inconvénients rencontrés pendant le travail, le staff administratif et pédagogique a déploré le manque d'éclairage à l'intérieur de l'école. Le directeur de l'école Larbi-Barbari, lui, a carrément proposé de retirer aux services de l'APC la gestion de son école. "C'est l'unique mesure pouvant sauver ce palier de ce dont il souffre", a-t-il estimé.