Le protocole de santé prévoit que "la rencontre sera ajournée en cas de positivité de trois joueurs ou plus". Le 11 mai dernier, la commission médicale de la FAF, que préside le Dr Djamel-Eddine Damardji, avait publié sur le site officiel de la fédération un communiqué en lien avec le protocole de santé à suivre à l'occasion de la reprise des compétitions footballistiques. "Faisant suite à la réunion qui a été tenue dimanche 10 mai 2020 au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, en présence du conseil médical et scientifique du Centre national de la médecine sportive (CNMS), et additivement aux conclusions de cette réunion, la commission médicale de la Fédération algérienne de football (FAF) tient à rappeler aux médecins de club et de ligue et à tous les dirigeants des clubs le protocole arrêté et actualisé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). En effet, compte tenu de l'évolution de la situation épidémiologique du nouveau coronavirus Covid-19, le ministère de la Santé a actualisé la définition du cas de la Covid-19 et rappelle à la réalisation systématique des enquêtes autour de tout cas confirmé et probable Covid-19 et du suivi des sujets contacts identifiés à travers la note n°20 du 5 mai 2020", indique le communiqué. Cette note, envoyée justement aux clubs, qui évoque aussi bien les matchs amicaux et qu'officiels, précise qu'"en cas de cas positif avéré, la conduite à tenir avant la reprise sportive devra suivre l'organigramme infra. La rencontre sera ajournée en cas de positivité de trois joueurs ou plus". La note conclut qu'"une importance particulière doit être accordée par les médecins de club à la stricte application des directives édictées dans les notes et instructions suscitées". Or, la FAF et la LFP ont donné l'autorisation du tournoi organisé par le MCA (Smaïl Khabatou), alors que la veille des rencontres des demi-finales qui ont eu lieu jeudi au stade de Hydra (MCA-PAC et JSK-NAHD), trois joueurs du Mouloudia d'Alger et quatre joueurs du NAHD ont été contaminés sans que les organisateurs et les deux instances citées plus haut réagissent. Pis, le joueur Nabil Lamara, testé positif, censé être en quarantaine, était présent hier au stade de Hydra pour encourager ses coéquipiers. La veille, il avait participé à un entraînement, muni d'une bavette, en solo au complexe de Aïn Benian. Inconcevable. De l'insouciance. Ce sont là des infractions flagrantes au protocole de santé. Même le MJS n'a pas daigné bouger le petit doigt alors qu'il est le premier garant du respect de ce protocole. Visiblement, selon nos informations, tout le monde a compris que le protocole de santé de la FAF n'est applicable que pour les matchs du championnat. Il suffisait pourtant juste de le lire attentivement. Le protocole de santé oblige les athlètes à un contrôle rigoureux de façon quotidienne et implique le "contrôle de la température corporelle à l'entrée de toute structure (pistolet frontal), le strict respect des mesures de distanciation sociale et physique, la proscription de tout contact physique social, tel que les poignées de mains, accolades ou embrassades, la restriction du nombre de personnes accédant aux infrastructures d'entraînement (quelle qu'en soit la nature) selon les phases, la mise en place de créneaux horaires à respecter scrupuleusement, la distanciation au niveau du banc de touche, le nettoyage des appareils de musculation : poignées, manettes de réglage, sièges et dossiers, goupilles de sélection des charges, consoles de commandes", lit-on dans le document envoyé à l'ensemble des clubs. Sur le plan administratif, le ministère de la Jeunesse et des Sports appelle les associations sportives à mettre en place une commission de surveillance et de veille pour l'application du protocole sanitaire. Cette commission sera chargée de désigner un Covid-manager, qui a un statut de médecin et qui sera responsable de veiller à la stricte application de toutes les consignes sanitaires. Le MJS oblige l'ensemble des clubs à faire signer aux footballeurs et à l'ensemble des staffs un engagement écrit pour le respect de toutes les mesures sanitaires, notamment le signalement de "tout symptôme pouvant se rapporter à la Covid-19 dès son apparition, ou tout contact proche avec un Covid+, et à ne pas se présenter à l'entraînement le cas échéant", sans parler de "l'exclusion de toute personne ne respectant pas les règles de prévention édictées". Le volet hébergement a été, du reste, cité dans le document élaboré par le MJS, qui insiste sur le respect de certaines mesures lors des séances de mise au vert ou stages de préparation. À ce titre, le protocole sanitaire à appliquer oblige les clubs à offrir une chambre "individuelle pour chaque athlète ainsi que des sanitaires et salles d'eau individuelles, la nécessité d'aération naturelle efficiente, alors que la climatisation est interdite dans les espaces communs. Le port du masque chirurgical obligatoire pour tous (personnel de l'hôtel notamment) dans les lieux communs, avec respect des mesures de distanciation". Le protocole sanitaire oblige aussi les clubs à mettre en place des moyens de transport avec "l'utilisation de grands autobus avec une occupation d'un siège sur deux et la libération d'une ligne sur deux avec une aération efficace. Le port du masque chirurgical obligatoire pour tous (footballeurs, staffs et chauffeur)". Le protocole sanitaire oblige un "suivi régulier par les médecins de club des athlètes et staffs concernés, basé sur l'analyse clinique et paraclinique, notamment par PCR : à la reprise des entraînements, avant tout stage de regroupement sportif, 72 heures avant les matchs, pour tout cas suspect (symptomatologie ou contact confirmé), avant et après les déplacements à l'étranger". Tous les footballeurs et les staffs technique et médical doivent être préalablement testés à la Covid-19 "le premier jour de l'entraînement : PCR + sérologie Covid-19 + PCMA".