Certaines régions de la wilaya de Béjaïa, qui représente 20% du potentiel oléicole national, vont enregistrer une baisse de production, qui pourrait dépasser les 80% par rapport au potentiel existant. La campagne oléicole 2020-21 ne prête pas à l'optimisme. En effet, les prévisions de la campagne en cours sont globalement en dessous de la moyenne à travers toute la wilaya. C'est ce que l'on a appris, hier, auprès de M. Bachir Khodja, le SG de l'Association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles (Adoio) de Béjaïa. Avec plus de 60 000 ha, la wilaya représente presque 20% du potentiel oléicole national. Selon le SG de l'association, certaines régions de Béjaïa vont enregistrer une baisse de production, qui pourrait dépasser les 80% par rapport au potentiel existant. Il s'agit surtout de la variété "adjerraz", qui représente presque 30% du potentiel de la wilaya. Par contre, la variété "chemlal", implantée dans de basses altitudes, est estimée à rendement moyen. Ce qui va compenser, un tant soit peu, la production totale. S'agissant des raisons à l'origine de cette baisse de production, elle est due "au phénomène de l'alternance de la filière et probablement aux conditions climatiques défavorables, mais aussi à un manque d'entretien et aux incendies survenus durant l'été" et qui se sont poursuivis en cet automne dans plusieurs localités : Beni Maouche, Kendira, Barbacha et Amizour dans le sud de la wilaya et Tizi n Berber et Kherrata à l'est, a affirmé M. Bachir Khodja. Cette baisse de production va, toutefois, permettre aux oléiculteurs d'écouler leurs excédents de stocks collectés durant les deux campagnes précédentes, ont affirmé des oléiculteurs, qui comptent enfin vendre leurs stocks des années 2018 et 2019, marquées par d'assez bonnes récoltes. Le chef du service organisation des productions et des appuis techniques auprès de la DSA, Abdelhakim Aïssat, n'avait pas manqué de relever "les problèmes de commercialisation qui se posaient à la production d'huile d'olive, en raison d'une part de son prix assez élevé (entre 650 DA et 700 DA le litre) sur le marché local, mais aussi du non-respect des normes qualité (acidité) internationales, pour pouvoir trouver acquérir sur les marchés extérieurs". "Si on n'arrive pas encore à valoriser convenablement ce produit, c'est parce qu'à la base les producteurs ne sont pas organisés", a soutenu Abdelhakim Aïssat. Un tel processus passe, selon lui, "par la mise en place d'une coopérative" que l'on n'a pas réussi, jusqu'ici, à mettre en place. "On ne s'en sortira pas si les producteurs ne prennent pas conscience de la nécessité de s'organiser", a-t-il clamé, non sans se féliciter du fait que "la qualité de l'huile d'olive produite s'améliore nettement grâce aux efforts accomplis sur toute la chaîne de production". Autre problème – et pas des moindres – qu'il a soulevé est celui de gérer au mieux "les déchets, issus du pressage de l'olive, qui pose aujourd'hui un problème certain de pollution de l'environnement" mais qui, a-t-il soutenu, "peuvent être recyclés par leur valorisation, à titre d'exemple comme engrais". M. Ouyougoute