Cette aggravation de la situation pandémique étayée par les chiffres officiels du Comité scientifique est préoccupante, selon les praticiens de la santé dont ceux constituant le premier front de lutte. Un nouveau pic des contaminations par le Covid-19 a été atteint à Constantine, portant le nombre total de cas recensés dans cette wilaya, depuis le début de la pandémie, à 2 051. En effet, 66 nouveaux sujets porteurs du virus ont été dénombrés, jeudi 12 novembre, par les services de la santé publique à Constantine, qui dépasse désormais la barre des 2 000 cas. Une hausse inquiétante marquée par une semaine de recrudescence effrénée de la propagation du coronavirus qui a mis en état d'alerte tous les services réservés à la prise en charge des malades atteints de la Covid-19. Cette aggravation de la situation pandémique, étayée par les chiffres officiels du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, est préoccupante, selon les praticiens de la santé dont ceux constituant le premier front de lutte contre la Covid-19, puisque ces mêmes chiffres ne reflètent pas, selon eux, la réalité du terrain. Le recours des malades aux traitements ambulatoires, en se fiant seulement aux tests sérologiques et/ou antigéniques et aux conseils et prescriptions de médecins, étant devenu une préférence des cas symptomatiques devant la situation parfois chaotique des services d'accueil des patients, constitue, à ce titre, l'une des marges échappant aux statistiques officielles. Cela au moment où les témoignages recueillis auprès des praticiens de la santé eux-mêmes, dans les différentes structures dédiées à la prise en charge des malades atteints de Covid-19, contrastent avec l'inventaire établi quotidiennement par la tutelle, vraisemblablement selon des critères très pointus. À l'hôpital Mohamed-Boudiaf d'El-Khroub, par exemple, 20 lits d'hospitalisation ont dû être ajoutés la semaine passée à la trentaine de lits déjà existants devant l'accroissement rapide du nombre de malades oxygéno-dépendants depuis le début de ce mois. Jeudi 12 novembre, ils étaient quelque 42 patients admis dans le service Covid de cet hôpital, déjà au bord de la saturation, et qui enregistre, selon son personnel, un à deux décès par garde, soit toutes les 24 heures et reçoit quotidiennement entre 30 et 40 consultants. L'hôpital de Didouche-Mourad n'est pas en reste lui aussi et fait face à une situation des plus préoccupantes. "Nous rencontrons énormément de difficultés face à cette nouvelle situation de rebond des contaminations et du nombre de malades qui augmente sans cesse. D'abord, le nombre de consultants a considérablement augmenté et se situe désormais entre 30 et 50 patients toutes les 24 heures. Ensuite, il y a le problème de manque de lits d'hospitalisation, puisque notre service des urgences s'est rempli en une semaine contrairement à la première vague. Nous manquons aussi de respirateurs (1 seul) et de dispositifs spéciaux type Sipap. Il n'y a pas vraiment une mobilisation des moyens au moment où le service chirurgie dédié à la Covid est déjà complet à hauteur de 35 malades", soutient un medecin du service Covid de l'hôpital de Didouche-Mourad. Sur un autre plan, ce médecin attire l'attention sur le fait que la DSP de Constantine n'a pas appelé d'autres médecins en renfort pour faire face à cette nouvelle situation. La situation n'est guère plus reluisante à l'hôpital de la cité El-Bir qui abrite également un service Covid et l'est encore moins au CHU Ibn-Badis de Constantine, complètement débordé par le flux de nouveaux malades, et qui reçoit quotidiennement jusqu'à 160 malades suspectés de contamination par le virus.