L'Algérie est amplement impliquée aux côtés de l'Onusida pour éradiquer le sida à l'horizon 2030. C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le VIH. Après 20 ans de lutte contre cette pandémie, l'Algérie, indique le ministre, a réussi, grâce "à la qualité et à la densité du partenariat avec l'Onusida", à enregistrer des avancées appréciables en matière de lutte contre le sida, ce dernier étant à épidémie peu active, avec une prévalence de l'ordre de 0,1%. Ces avancées sont notamment dues, explique M. Benbouzid, à l'engagement de l'Etat algérien à réunir les moyens appropriés pour, dit-il, "renverser le processus de propagation de cette épidémie mondiale", d'une part, et "s'inscrire résolument dans la cible ambitieuse fixée par l'Onusida, consistant à mettre fin au sida d'ici à l'horizon 2030", d'autre part. En ce sens, le ministre de la Santé a souligné que le pays a maintenu un financement conséquent à hauteur de plus de 95% sur le seul budget de l'Etat et ce, pour garantir, à titre gratuit, toutes les prestations nécessaires, y compris le dépistage et le traitement antirétroviral pour tous les sujets sans exclusive. Pour encore relever le défi, M. Benbouzid a révélé que les pouvoirs publics poursuivront les efforts à travers la mise en œuvre du Plan national stratégique (PNS) de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles 2020-2024. En revanche, le ministre déplore les comportements à risque, la faible utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, le phénomène de migration qui, selon lui, constituent des facteurs de vulnérabilité imposant le maintien de la vigilance. Selon le ministre, le PNS 2020-2024 vise justement "l'optimisation de la riposte nationale eu égard au profil et à la dynamique de l'épidémie, en axant les efforts sur les populations-clés et vulnérables au risque VIH, et tend à offrir un traitement de qualité, dans un environnement favorable, non stigmatisant et non discriminant, afin d'atténuer l'impact de l'épidémie". Tout en rappelant que l'Algérie s'est inscrite, depuis le mois d'octobre dernier, sur la liste des pays bénéficiaires de la licence volontaire de Medicines Patent Pool (MPP) et Healthcare pour acquérir la molécule générique du Dolutégravir (DTG) à un prix très réduit, le ministre s'est engagé à actualiser le guide thérapeutique en inscrivant ce traitement en première ligne au profit d'environ 80% des personnes vivant avec le VIH. "Cela contribuera à réduire la facture annuelle d'importation des médicaments ART de plus de 6 millions de dollars", ajoute M. Benbouzid. Toutefois, le ministre regrette que la pandémie de Covid-19 soit venue perturber les services de santé et menacer les avancées réalisées dans le domaine de la lutte contre le VIH. Cependant, le ministre a souligné que cet état de fait n'empêche guère le pays de freiner la recrudescence de la stigmatisation, ainsi que le rebond de l'épidémie du sida. "Plus que jamais, la vigilance s'impose et appelle toute notre société à se mobiliser davantage pour intensifier nos efforts, afin d'atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés", recommande M. Benbouzid.