Après avoir enclenché une belle série de trois victoires consécutives en ce début de championnat — dont deux à l'extérieur —, la JSK aura fait l'objet d'une véritable culbute lundi dernier, face à une formation du CSC très entreprenante et combative à souhait. Menés allègrement au score par deux buts à zéro (2-0), à un quart d'heure de la fin, les Canaris auront frôlé la correction et finiront par éviter même un “scénario-catastrophe” grâce à deux buts miraculeux, signés Oussalah (75') et enfin Boudjakdji (90'). Et si la satisfaction de l'opération-sauvetage avait envahi les vestiaires kabyles en fin de partie, il n'en fut pas de même du côté constantinois où les mines étaient plutôt froissées, car les “Sanarif ressentaient plutôt une grosse frustration” pour avoir raté l'exploit de terrasser le leader kabyle dans son propre fief. Pourtant, si la JSK avait échappé belle d'un guet-apens aussi surprenant puisqu'après le 2-0 de fin de partie, Djabelkheir (79') puis Boufferma (86') avaient raté, coup sur coup, le coup de grâce du 3-1, si ce n'était deux sauvetages inouïs de Driouèche puis Gaouaoui, le coach belge René Taelman s'est tout simplement refusé d'admettre un tel constat de “scénario-catastrophe”. Pour le coach de la JSK, “il ne peut y avoir de catastrophe en football. Même les plus grandes équipes européennes telles que Barcelone ou le Real de Madrid subissent des défaites”, dira Taelman dans une esquisse argumentative sûrement difficile à admettre pour ces milliers de supporters kabyles, qui ont bravé la pluie pour subir finalement une véritable… douche écossaise, et ce, à défaut d'assister à une victoire retentissante des Canaris qu'on pensait irrésistibles en ce début de saison. À défaut de grives, les supporters locaux ont fini par se contenter de merles car la seule satisfaction réside dans cette réaction admirable des camarades de Raho qui n'ont guère cédé à l'affolement et à l'adversité pour réussir un renversement de situation incroyable, au moment même où l'on pensait que les dès étaient bel et bien jetés. “Personnellement, je suis très satisfait de la réaction de mes joueurs qui ont prouvé qu'ils avaient bien du caractère. Ils ne sont pas découragés et ont continué à se battre jusqu'à la dernière seconde pour rétablir l'équilibre d'une façon remarquable.” Et à tous les supporters et les observateurs qui estimaient que les canaris ont été pris au piège de l'excès de confiance, René Taelman répond carrément par la négative : “Non, et non ! Il n'y a pas eu du tout d'excès de confiance, car nous avons dominé l'ensemble du match et que la possession du ballon était à 70% environ pour la JSK. Mais, il faut savoir que dominer n'est pas gagner.” Taelman ne s'attendait sûrement pas à une telle audace de la part de cette surprenante formation du CSC, qui avait ouvert la marque dès la 10' du jeu par Fenier et avait incroyablement doublé la mise, peu après la pause, par l'expérimenté Djabelkheir (48'). Il aura fallu finalement un bon coaching du côté kabyle où Oussalah et Hamlaoui apportèrent un plus, à l'heure du jeu, pour métamorphoser un onze kabyle quelque peu brouillon qui aura eu, finalement, le mérite de sauver les meubles au moment même où le pire se profilait à l'horizon. “Il y a parfois des contre-performances qui peuvent servir une équipe dans la mesure où il ne faut surtout pas croire que nous sommes déjà arrivés. Pour ce qui me concerne, je préfère rester dans l'ombre au premier tour et réussir un petit saut de carpe au deuxième tour”, dira Taelman. “Ce serait bien que d'autres équipes prennent le relais juste devant nous et ce, pour avoir un peu moins de pression”, affirmera encore ce vieux briscard de Taelman qui, apparemment, veut bien alléger le fardeau porté par ses poulains en ce début de parcours. MOHAMED HAOUCHINE