Le vent de protestation souffle de nouveau sur le secteur de l'éducation à Tamanrasset. Plusieurs enseignants contractuels exerçant dans les wilayas déléguées d'In Salah et d'In Guezzam ont battu le pavé, lundi 21 décembre, pour réclamer leurs salaires, et du coup, réitérer les revendications soulevées par la coordination nationale des enseignants contractuels au ministère de tutelle, notamment celle relative à leur intégration en qualité de fonctionnaires permanents dans la fonction publique. À In Salah, ils étaient nombreux à avoir participé au rassemblement qui a eu lieu devant la coordination locale de l'éducation. "Sincèrement, on en a assez des promesses sans lendemain. Cela fait une année que nous attendions le versement de nos salaires. Ce n'est pas normal !", tonne le représentant des protestataires, Hamza Ben Abdelouahed, en invitant le premier responsable de la wilaya, Mustapha Guerriche, à honorer les engagements qu'il avait pris en octobre dernier avec les enseignants concernés. "Le chef de l'exécutif nous a promis de résoudre nos problèmes avant novembre 2020. Cependant, notre situation est toujours dans un état stationnaire. Rappelons qu'en réponse à nos préoccupations, la directrice de l'éducation avait publié sur sa page officielle un document administratif où elle a promis, à son tour, de régulariser tous les salaires des enseignants contractuels et suppléants avant juin 2020. Malheureusement, cette promesse n'a pas été tenue. Nous sommes près de 40 contractuels des trois paliers à attendre nos rétributions depuis janvier dernier", ajoute notre interlocuteur, en tenant à faire remarquer que cette action de protestation traduit la colère des enseignants qui travaillent dans des conditions socioprofessionnelles lamentables, particulièrement ceux affectés dans des localités enclavées et des "zones d'ombre". Les mêmes problèmes ont été signalés par les enseignants contractuels d'In Guezzam. Ces derniers se sont rassemblés devant la direction déléguée de l'éducation afin de dénoncer "la politique d'atermoiement" adoptée par le ministère et son attitude autiste quant à la régularisation de leur situation, ainsi que celle des suppléants qu'il réduit à "de simples prestataires de services" dans ce secteur névralgique. Les contractuels ayant pris part à cette protestation ont scandé des slogans appelant au versement de leurs arriérés de salaires et leur réintégration inconditionnelle dans la fonction publique. Ils ont affiché une grande détermination à poursuivre leur mouvement de protestations jusqu'à régularisation définitive de leur situation professionnelle. Joint par téléphone, la directrice de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset, Sektou Bousbeat, a justifié le retard accusé dans le versement des salaires des contractuels par le manque de crédits budgétaires au titre de l'exercice comptable 2020. Au sujet de l'intégration, elle a fait savoir que cette procédure est "tributaire d'une décision du Premier ministre", car les contractuels occupant des postes pédagogiques sont soumis à un concours national pour pouvoir intégrer le corps des fonctionnaires appartenant au secteur de l'Education nationale.