Les restrictions sanitaires décidées pour faire face à la pandémie de Covid-19 ne semblent point résister à la "sacralité" de la fête de Yennayer dans la région de Kabylie où chacun y va de son programme pour célébrer ce nouvel an berbère, reconnu officiellement comme fête nationale depuis peu, grâce à une lutte ininterrompue de plusieurs générations de militants. Ainsi, à quelques jours de ce 1er Yennayer 2971 du calendrier berbère, qui coïncide chaque année avec le 12 janvier du calendrier grégorien, plusieurs programmes sont déjà ficelés et rendus public. À ce titre, l'APW de Tizi Ouzou a choisi cette date pour inaugurer, au carrefour du jet d'eau, au centre de la ville chef-lieu de wilaya, la statue de Chachnaq, ce roi berbère qui a servi de repère à l'élaboration de ce calendrier berbère. Cette inauguration sera suivie, juste après, par une conférence sur Chachnaq et les origines de Yennayer à l'hémicycle Rabah-Aïssat. Une conférence à l'issue de laquelle des prix seront remis aux communes lauréates du concours sur l'amazighisation, autrement, la socialisation de tamazight. De son côté, le théâtre régional Kateb-Yacine de la même wilaya a concocté un riche programme qui a débuté jeudi 7 janvier, et qui s'étalera jusqu'au 17 janvier prochain. Ce programme, dont une grande partie se déroulera en ligne, sera consacré essentiellement au théâtre d'expression amazighe avec la participation de nombreuses troupes et coopératives des deux wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa. Toujours du côté des institutions officielles, cette date du 12 janvier a été également celle choisie par la Direction de la culture pour clôturer le dépôt des candidatures pour la participation au concours du meilleur roman en tamazight. Pour sa part, la radio locale de Tizi Ouzou a initié toute une série de tables rondes et de débats sur cette fête avec la participation de nombreux universitaires et hommes de culture. Il faut dire que la grande célébration de Yennayer, c'est, comme chaque année, en dehors des circuits officiels qu'elle s'organise. Autrement dit, dans les villages où le tissu associatif s'échine déjà depuis plusieurs semaines à concocter des programmes d'activité, en tenant compte du paramètre sanitaire et de la nécessité d'honorer ce rendez-vous, à la fois avec l'histoire, la culture et la nature.