Le syndicat des transporteurs sanitaires de la ville d'Oran menace d'une grève imminente si ses revendications ne sont pas prises en compte par la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Au cours d'un sit-in organisé hier devant la direction locale de la Cnas, les transporteurs ont annoncé un mouvement de grève à partir du 17 janvier prochain "concernant les prestations fournies pour cette même caisse d'assurance médicale", rapporte le syndicat dans son préavis de grève. Parmi les griefs retenus, le syndicat dénonce la "bureaucratie et (les) pressions sans arrêt", "le changement de procédure de travail appliquée depuis 2016 sans préavis", le "rejet des factures pour service rendu", ainsi que les "retraits sur facture de nuit sans notifications". La même source rappelle le bien-fondé de ces revendications "pour la bonne prise en charge du malade qui se trouve pénalisé à cause des contraintes subies par les transporteurs". Pour Benali Yassine, représentant des transporteurs sanitaires de la wilaya d'Oran conventionnés avec la Cnas Oran, ce sit-in est un message adressé aux autorités pour trouver une solution à leurs problèmes. "Depuis 2015, on travaille avec cette direction suivant une méthode convenue, mais depuis octobre dernier, on nous rejette des factures sans aucune justification", explique-t-il. "Nous sommes 12 transporteurs conventionnés et prenons en charge 1 250 malades entre hémodialyse, chimiothérapie et radiothérapie", précise-t-il, en demandant que les transporteurs d'Oran travaillent dans les mêmes conditions que leurs homologues d'Alger. "Ici, on nous impose le transport simultané (transport de deux malades en même temps) et on nous oblige à facturer la moitié de nos capacités de transport à 50%, alors qu'à Alger, ce sont 20% de ces mêmes capacités qu'on facture à moitié", précise Benali Yassine. "À ce rythme, tout le monde va déposer le bilan, et la seule victime reste le malade qui sera privé de son droit de transport." Du côté du directeur de la Cnas Oran, le ton est à l'apaisement. Tout en affirmant qu'il existe des conventions entre les deux parties qu'il faut respecter, le responsable explique : "Nous ne sommes pas leur tutelle. Si la convention ne leur convient pas, ils peuvent arrêter de travailler avec nous." Et de rappeler que de nombreuses réunions ont été tenues avec les transporteurs pour aplanir les différends existants. Quant à la question des factures, il précise que des recours sont toujours possibles si les transporteurs ne sont pas satisfaits de la facturation.