La Première ministre nord-irlandaise, Arlene Foster, a exhorté hier à remplacer l'accord sur l'Irlande du Nord conclu dans le cadre du Brexit, qu'elle juge "inapplicable", après des dissensions avec l'Union européenne sur l'exportation des vaccins contre le coronavirus. "Le protocole est inapplicable (...) et il doit être remplacé parce que sinon, il va y avoir de vraies difficultés ici en Irlande du Nord", a déclaré Arlene Foster, du parti unioniste DUP, sur la BBC. Avant de faire marche arrière, l'UE avait provoqué le mécontentement des autorités britanniques et irlandaises en décidant vendredi d'inclure la province britannique d'Irlande du Nord, qui jouit d'un régime spécial depuis le Brexit, dans son mécanisme de contrôle des exportations de vaccins contre la Covid-19 hors de son territoire. Visant à faire face à des retards de livraisons du laboratoire AstraZeneca, cette décision lui aurait permis de déroger exceptionnellement, pour les vaccins, au protocole destiné à éviter le retour d'une frontière et de contrôles douaniers entre l'Irlande du Nord et l'Irlande, membre de l'UE, afin de préserver la paix sur l'île. Lors d'un entretien vendredi soir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait exprimé ses "graves préoccupations" face aux intentions de l'UE. Cette dernière était finalement revenue sur sa décision, qu'Arlene Foster avait qualifiée d'"acte hostile incroyable". La dirigeante nord-irlandaise a demandé à Boris Johnson de suspendre l'application du protocole, qui entraîne selon elle des perturbations dans les échanges commerciaux entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne. Dans un entretien au journal The Times samedi, l'ancien négociateur de l'UE sur le Brexit Michel Barnier a appelé Londres et Bruxelles à "préserver l'esprit de coopération" entre eux.