La parti est pour la suppression de la condition requise des 4% des suffrages exprimés, qu'il qualifie d'écueil et d'exclusive pour les partis récemment créés. Le parti Talaie El-Houriat rejette le mode de vote au scrutin proportionnel avec des listes ouvertes comme proposé dans le projet de loi organique portant régime électoral. Dans son rapport de lecture du nouveau projet présenté hier au siège du parti à Alger, Abdelkader Saâdi, président intérimaire, a dénoncé ce qu'il considère comme une volonté du pouvoir de chercher à réduire le rôle des partis et de privilégier le rôle des candidats indépendants. Une manière pour le régime de se constituer une nouvelle clientèle politique, en dehors des partis traditionnels qui lui sont apparentés et que le Hirak a presque fait disparaître du paysage politique depuis deux ans, suggère-t-il. "Nous soutenons le système des listes uninominales ouvertes", a déclaré d'emblée Abdelkader Saâdi, soulignant que le système de la proportionnelle "ne permet pas d'endosser la responsabilité politique au parti ou à la liste indépendante, si le classement des candidats est sens dessus-dessous (...) quand bien même ce système est le plus proche de la pratique démocratique réelle". Tombant à bras raccourcis sur l'actuel président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, M. Saâdi a souligné que l'avant-projet de loi organique portant régime électoral n'explique pas les raisons justifiant la nouveauté concernant le mode du scrutin, comparé à l'ancien texte, "et qui ne permet pas de concrétiser les objectifs de transparence et de crédibilité de l'opération électorale". En dépit de ce qu'il qualifie d'"incohérences" et de "contradictions" dans le nouveau texte, son parti participerait aux prochaines échéances électorales. Selon lui, le maintien du système de collecte des signatures pour participer aux élections transforme le jeu politique en "marché", et "consacrera l'argent sale", rappelant les scandales liés à l'achat des places au sein des listes électorales de certains partis (sans les citer) pour accéder aux Assemblées locales, wilayales et nationale. Pour Abdelkader Saâdi, "la légitimité des institutions de l'Etat est la principale condition pour l'établissement d'une confiance durable entre les gouvernants et les gouvernés". C'est pourquoi, ajoute-t-il, "il faut réviser le texte proposé dans le fond et dans la forme, corriger ses insuffisances et l'expurger de tous les pièges et éventuelles zones de fraude, et mettre les barrières devant la présence de l'argent sale dans le champ politique". Evoquant les conditions de candidatures, Talaie El-Houriat demande aussi des éclaircissements concernant les exigences liées au pourcentage, au quota et à la parité. "Car, la politique des quotas, favorisant la participation des femmes et des jeunes de moins de 35 ans, porte en elle un certain sectarisme et exclusion" ce qui est en totale contradiction avec la Constitution, regrette M. Saâdi, citant l'article 37 de la loi fondamentale qui stipule que "tous les citoyens sont égaux devant la loi, et ils ont le droit à une protection égale". Pour le parti fondé par l'ex-candidat à la présidentielle Ali Benflis, aujourd'hui en retrait du parti et de la vie politique, "l'indépendance de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) mérite plus d'éclaircissements, concernant les prérogatives de son président et de son conseil". Il demande, également, de revoir le mode de désignation des membres de cette autorité et la réduction de leur nombre à l'échelle locale, évoquant, entre autres, des motifs d'ordre financier que le Trésor public doit supporter. Comme Jil Jadid de Soufiane Djilali, Talaie El-Houriat est pour la suppression de la condition requise des 4% des suffrages exprimés, qu'il qualifie d'écueil et d'exclusive pour les partis récemment créés. "Le taux de 4% exclut les partis récemment créés et offre un indu avantage (...) à des partis déjà positionnés grâce au soutien apporté par le régime et à travers la fraude et l'argent sale".