Ne supportant plus le silence des pouvoirs publics et de la tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Agriculture, le syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) revient à la charge et décide d'une grève générale de trois jours à partir de dimanche prochain. C'est ce qui a été annoncé hier, lors de la conférence de presse organisée à l'Institut national de médecine vétérinaire pour expliquer les raisons de cette démarche. “Hormis un service minimum, toute la viande que vous trouverez sur les étals n'aura pas subi de contrôle préalable avec tout ce que cela suppose comme conséquences sur la santé du citoyen”, avertit M. Saayad, secrétaire national à l'organique en assurant que ce geste extrême est dicté par une situation de ras-le-bol général dans la corporation. “Il est temps que cela cesse. Nous travaillons dans des conditions inimaginables sans compter qu'on doit toujours assumer des permanences lors de l'Aïd El-Adha sans jamais avoir d'indemnité”, dira-t-il, indiquant à l'occasion, la précarité des salaires de vétérinaires, qui, pour un débutant, ne saurait dépasser 14 000 DA pour atteindre à peine les 20 000 DA après vingt-cinq ans de carrière en ayant obtenu le grade d'un inspecteur vétérinaire principal. Un diagnostic des plus négatifs établi par le syndicat lors de sa constitution qui a été présenté aux concernés. Résultats des courses, selon le syndicat, un semblant de dialogue qui a mené à l'instauration d'une commission mixte. Ce premier contact a été entrepris avec l'organisme employeur (agriculture) pour revendiquer la revalorisation des salaires et l'amélioration des conditions de travail en mobilisant plus de moyens. Six avant-projets ont découlé de ses travaux, selon M. Saayad, pour être transmis ensuite à la Fonction publique. “Les négociations à ce niveau ont, en effet, commencé et tourné autour notamment de l'indemnité spécifique globale, qui est perçue par les autres corps, l'indemnité de contagion et de pénibilité. Ces trois points devaient être rassemblés en un seul décret”, dira-t-il. “Tout avait l'air de bien se passer. Nous avons réellement cru que les pouvoirs publics étaient sensibles à notre situation mais depuis cette première réunion, c'est le silence radio”, a déploré l'animateur du point de presse en affirmant que le recours à la grève s'avère être le seul moyen de se faire entendre. “L'année dernière, lors de l'Aïd El-Kebir, nous avons observé une grève à la japonaise. Celle-ci consiste à travailler tout en portant un brassard et une pancarte signalant que le vétérinaire est en colère”, a déclaré M. Saayad, qui semble désormais convaincu qu'un procédé plus radical devrait donner de meilleurs résultats. Les vétérinaires accomplissent en effet un travail colossal notamment dans les périodes telles que le ramadhan. Il est grand temps, selon le SNVFAP, que cela change… Nabila Saïdoun