Cameroun ou Côte d'Ivoire, Tunisie ou Maroc, Angola ou Nigeria, Ghana ou RD Congo, Togo ou Sénégal : on connaîtra aujourd'hui, au terme de la dixième et dernière journée, les cinq sélections africaines qualifiées pour le Mondial 2006 de football en Allemagne. “Notre destin est entre nos mains. Si nous évitons la défaite, nous retournerons en Allemagne”, analyse le Français Roger Lemerre, sélectionneur du champion d'Afrique, la Tunisie, qui avait disputé la Coupe des confédérations en Allemagne l'été dernier. La rencontre entre la Tunisie et le Maroc (gr. 5) à Tunis est l'unique choc direct entre concurrents pour le Mondial lors de la dernière journée des qualifications. Avec un point d'avance sur le Maroc, la Tunisie n'a besoin que d'un nul pour passer, et Hatem Trabelsi, le défenseur de l'Ajax, n'hésite pas à affirmer : “Nous sommes à 80% en Allemagne.” Toutefois, il faudra aux Tunisiens éviter tout excès de confiance face au Maroc : les Lions de l'Atlas sont la seule des trente équipes de la phase de poules à ne pas avoir perdu une seule rencontre (la Tunisie a perdu contre la Guinée). En cas de match nul, les Marocains vivraient la cruelle ironie de voir le Mondial à la télévision en étant invaincus. Dans les quatre autres groupes, les équipes encore en lice se disputeront des duels à distance. Dans le groupe 3, la Côte d'Ivoire de Didier Drogba doit non seulement gagner en déplacement contre le Soudan à Omdurman mais aussi espérer que le Cameroun ne gagne pas à domicile contre l'Egypte, qui ne joue plus rien... Les Lions indomptables, qui ont battu les Ivoiriens en septembre à Abidjan (3-2), sont dans une situation idéale pour se qualifier pour une sixième Coupe du monde, un record pour le continent. Les hommes d'Artur Jorge sont en forme : Samuel Eto'o est le meilleur buteur de la Liga espagnole alors que Geremi s'est offert un but avec Chelsea contre Liverpool. Côté ivoirien, on déplore l'absence de Bonaventure Kalou, blessé. Comme la Côte d'Ivoire, un autre poids lourd africain n'a plus son destin en main : le Nigeria (gr. 4), auteur d'un décevant parcours qualificatif qui s'est soldé par l'éviction de l'entraîneur Christian Chukwu. À égalité des points avec l'Angola mais avec une confrontation particulière défavorable, les Super Eagles doivent vaincre contre le Zimbabwe et espérer que l'Angola ne gagne pas à Kigali contre le Rwanda (ou faire match nul et espérer que l'Angola perde). Les Palanca Negras, eux, ne font pas de calcul pour espérer décrocher la première qualification de leur histoire pour un Mondial. “Le match nul est un échec. Donc c'est la victoire qui nous intéresse”, déclare l'entraîneur Luis de Oliveira Gongalves. Le Sénégal, équipe révélation du Mondial 2002, risque de ne pas faire le déplacement en Allemagne. Dans le groupe 1, les Lions du Teranga sont à la merci des Eperviers togolais qui n'ont besoin que d'un nul au Congo pour décrocher la timbale. Le Togolais Emmanuel Adebayor et les siens ne veulent pas non plus faire de calculs et leur entraîneur nigérian, Stephen Keshi, annonce la couleur : “On va au Congo pour gagner.” De son côté, le Sénégal doit à tout prix l'emporter à domicile contre le Mali et espérer que le Togo chute à Brazzaville. Enfin, dans le groupe 2, le Ghana est virtuellement qualifié pour la première Coupe du monde de son histoire. Les Ghanéens peuvent même se qualifier en cas de courte défaite au Cap-Vert. Son unique rival, la République démocratique du Congo (15 points +4) doit, en effet, aller gagner en Afrique du Sud tout en comblant une différence de cinq buts par rapport aux Ghanéens (18 points +9).