À l'ouverture du séminaire organisé par la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph) au Centre international des conférences de Club-des-Pins, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a assuré qu'il est aisément envisageable de fabriquer localement les dispositifs médicaux (sondes pour l'auto-sondage vésical intermittent et les poches de colostomie), destinés aux blessés médullaires (paraplégiques et tétraplégiques), patients atteints de spina-bifida, de sclérose en plaques ou de certains types de cancers. "La technologie est parfaitement maîtrisable par notre industrie pharmaceutique", a-t-il soutenu. Il a reconnu, par ailleurs, que 80% des dispositifs mis sur le marché national, via des programmes d'importation, ne sont pour l'heure pas homologués. Il s'est engagé à remédier à la situation dans l'intervalle d'une année, par le truchement de textes d'application de la loi sanitaire, en cours d'élaboration. La présidente de la Faph, Atika El-Mameri, a rappelé le long combat des personnes souffrant de vessie neurologique pour avoir accès auxdits dispositifs médicaux. Les sondes pour l'auto-sondage sont remboursées par la Caisse nationale des assurés sociaux depuis janvier 2019. "Il faudrait élargir le remboursement à tous les assurés sociaux qui les utilisent", a-t-elle suggéré, précisant que les personnes atteintes de cancers de vessie et du côlon ne sont pas incluses dans la catégorie des patients retenus par la Cnas. Elle a estimé important d'assouplir le dossier administratif exigé par la Caisse et d'introduire les poches de colostomie dans la carte Chifa. Elle a plaidé surtout en faveur de l'inscription des sondes lubrifiées hydrophiles et des poches de stomie homologuées sur la liste des médicaments prioritaires et de première nécessité. Le Pr Hocine Cherid, chef de service à l'EHS de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle d'Azur Plage, et le Dr Benkeddour Sofiane du service d'oncologie médicale au CPMC ont clairement expliqué que l'utilisation des sondes pour auto-sondage intermittent protège les malades ayant une vessie neurologique, des infections urinaires à répétition et par là même une atteinte rénale aggravée. À ce jour en Algérie, le dysfonctionnement du système urinaire chez les paraplégiques et les tétraplégiques, notamment, conduit au décès.