L'accès à l'auto-sondage dans la prise en charge des blessés médullaires et des enfants atteints de Spina Bifidia, a été le thème d'une rencontre tenue hier par la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) au forum de DK News. En effet, l'auto-sondage est indiqué lorsque le mauvais fonctionnement de la vessie ne permet pas une évacuation naturelle des urines. A cet effet, le Dr Talbine, médecin rééducateur, a parlé de l'importance de l'auto-sondage intermittent pour les paraplégiques. Selon le spécialiste, le concept existe depuis la Seconde Guerre mondiale et a évolué et s'est modernisé au fil des années en faveur des patients souffrant d'une pathologie neurologique (blessés médullaires, sclérose en plaque, Spina Bifidia, syndrome de la queue de cheval, neuropathie diabétique) notamment pour les pathologies urologiques comme la prostate et la chirurgie pelvienne. Cette pratique est nécessaire lorsque la vessie ne se vide pas dans sa totalité ou si elle est obligée de trop travailler pour se vider. Il faut alors éviter les risques importants d'infection urinaire et l'insuffisance rénale. Pour le Dr Talbine, il n'existe pas de traitements médicaux pour vider correctement la vessie. Le seul moyen pour le faire et prévenir ces complications est la réalisation des auto-sondages. « Dans certains cas où la vessie travaille de façon anarchique et désorganisée, responsable de fuites, un traitement médicamenteux pourrait être associé aux auto-sondages pour calmer la vessie », a-t-il rassuré. Selon lui, l'auto-sondage assure une vidange vésicale complète, protège le haut appareil urinaire (reins), diminue le risque d'infection urinaire et améliore la qualité de vie. « Le patient doit apprendre à s'auto-sonder en position assise ou couchée 5 à 7 fois par jours afin de pouvoir se soulager à la maison ou dehors », a précisé le spécialiste. « L'utilisation des sondes urinaires hydrophiles auto-lubrifiées est à recommander dans les sondages intermittents et diminuent les traumatismes urétraux et facilitent le geste aux patients », a-t-il ajouté. A ce titre, Mme Mammeri, présidente de la FAPH, a fait un plaidoyer en direction du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour l'appui de cette méthode dans les hôpitaux sachant que les sondes urinaires hydrophiles auto-lubrifiées sont disponibles actuellement en Algérie pour la somme de 200 DA l'unité. Selon la même responsable, sur 150 paraplégiques, seulement 10% utilisent l'auto-sondage. Pour venir en aide aux personnes concernées, le ministère de la Solidarité nationale a mis en place en 2013 un fonds pour équiper les paraplégiques de ces sondes et leur permettre une certaine autonomie. Aussi, dira Mme Mammeri, il faut que la Sécurité sociale comprenne que les sondes doivent être remboursées car elles assurent la sécurité sanitaire du patient. « La commission ONA-CNAS siégera prochainement pour débattre de la question », a-t-elle annoncé. Pour elle, cette pratique est une nécessité et non pas un luxe.