Une journée de formation sur la prise en charge de la vessie neurologique, qui touche les blessés médullaires ainsi que les personnes atteintes de spina-bifida et de la sclérose en plaques, a été animée jeudi par des chirurgiens urologues. Cet événement, qui a ciblé les pharmaciens hospitaliers de l'ensemble du territoire national, a visé à vulgariser les recommandations sur cette pathologie, émises, il y a quelques semaines, par un comité de praticiens spécialistes (professeurs en urologie et en médecine physique et de réadaptation fonctionnelle) sous le parrainage de la Société algérienne de chirurgie urologique. Il s'agissait globalement d'expliquer aux pharmaciens, chargés de gérer les commandes en médicaments et dispositifs médicaux pour le compte des hôpitaux, les principes du consensus national médical et scientifique sur l'auto-sondage. Un protocole qui préserve les patients souffrant de vessie neurologique, de complications graves, qui engagent souvent le pronostic vital. Le Pr Hocine Cherid, chef de service à l'EHS (établissement hospitalier spécialisé dans la prise en charge des paraplégiques et tétraplégiques) d'Azur Plage, a mis en garde, encore une fois, contre les risques de l'utilisation des sondages intermittents et des sondes à demeure, dont l'atteinte rénale irréversible et la récurrence des infections urinaires. Atika El-Mammeri, présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) a mis en exergue les difficultés rencontrées par les malades à obtenir les sondes lubrifiées et à usage unique. Ces dernières sont vendues en parapharmacies entre 400 et 500 DA l'unité. Le patient utilise au minimum 6 unités par jour (auto-sondage toutes les 4 heures pour bien vider la vessie et éviter les fuites incommodantes). Ce qui fait une dépense incompressible de 72 000 à 90 000 DA par mois. Budget impossible à assumer sur fonds propres. La Cnas refuse d'inscrire ce matériel parmi les dispositifs médicaux remboursables aux assurés sociaux et leurs ayants droit. "Il faut régler un problème de coût, de souffrance morale et physique pour le patient", a sensibilisé Mme Mammeri, qui multiplie, depuis des années, les démarches auprès des autorités compétentes pour que les sondes vésicales pour auto-sondage soient remboursées. Souhila H.