Un comité d'experts recommande l'utilisation de sondes urinaires à usage unique. Le consensus médical et scientifique sur l'auto-sondage pour l'utilisation des sondes urinaires à usage unique, destinées aux personnes atteintes de spina-bifida, de sclérose en plaques, les blessés médullaires et les différentes paralysies, ne semble pas convaincre le comité de remboursement de médicaments et de consommables présidé par la CNAS. Pourtant, l'avis des experts est sans appel pour ce dispositif indispensable dont a besoin cette catégorie de patients exposés à des risques de complications supplémentaires, parfois irréversibles. «Les sondes urinaires auto-lubrifiées sont utiles dans le sondage intermittent pour plusieurs raisons : elles sont moins traumatisantes que les sondes classiques, présentent moins de risques infectieux, vu qu'elles ne nécessitent pas de lubrification supplémentaire, d'où une manipulation en moins diminuant le risque infectieux» reconnaissent unanimement les spécialistes en urologie et en rééducation fonctionnelle, qui avertissent que sans rééducation vésicale appropriée, tous les paraplégiques, tétraplégiques et les personnes atteintes de sclérose en plaques ou spina- bifida finissent en dialyse. «Les paraplégiques et les handicapés moteur ont besoin de sondes urinaires pour vider leur vessie au quotidien et réduire les risques de maladies urologiques et néphrologiques. Il est donc primordial que ces sondes soient remboursées par la Sécurité sociale, à l'instar des autres médicaments utilisés par les malades chroniques» a déclaré la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), Mme Atika Mammeri, en précisant que les sondes urinaires sont des tubes jetables utilisés par les paraplégiques quatre à cinq fois par jour, pour pallier le dysfonctionnement de leur système urinaire. Les avantages des sondes urinaires jetables par rapport aux sondes à demeure à usage de longue durée sont la diminution des risques d'infections urinaires, la réduction des risques d'insuffisance rénale et une meilleure insertion sociale des malades. Mme Mammeri a précisé que ces sondes pouvaient être utilisées par le patient lui-même, après une courte formation à la technique d'utilisation en milieu hospitalier. Elle a appelé, à ce propos, les établissements hospitaliers à assurer une éducation thérapeutique aux malades, afin de les initier à l'utilisation de cet appareil. Les spécialistes signalent que l'avantage de ce type de sonde est aussi dans la vidange complète de la vessie et la réduction des infections de l'appareil urinaire. Alors, qu'est-ce qui empêche la CNAS d'inscrire cette sonde sur la liste des produits remboursables, sachant que le prix de la sonde varie entre 250 et 280 DA et que le patient utilise 5 sondes/jour, ce qui s'élève à 1250 DA par jour ? L'argument financier avancé à chaque fois ne doit pas prendre le dessus, surtout que la prise en charge des complications coûte parfois trois à quatre fois le prix de la prévention. La présidente de la FAPH souhaite voir la généralisation de l'utilisation des sondes jetables chez les personnes vivant avec un handicap, pour leur permettre d'avoir «une vie digne et respectable», en attendant un meilleur examen de ce dossier par le comité de remboursement. Pour rappel, c'est suite à la demande de la Fédération des associations des handicapés que l'ONAAPH a importé ce produit au cours de cette année.