La décision du premier responsable de la wilaya de dégager 45 milliards de centimes pour la réfection de la RN 45 reliant Bordj Bou-Arréridj à M'sila n'a pas été du goût des principaux concernés (la population, les automobilistes et les passagers) qui continuent de bloquer la RN45 et réclament le dédoublement de la voie. Après l'accident du mercredi 10 mars sur la RN45 qui a coûté la vie à 6 personnes et blessant une dizaine d'autres, et suite au blocage de cette route depuis samedi 13 mars, un programme d'urgence vient d'être dégagé par les autorités pour ce tronçon. En effet, le wali de Bordj Bou-Arréridj, Mohamed Benmalek, a chargé la direction des travaux publics de lancer cette opération sur les fonds des collectivités locales. Selon des informations, une enveloppe de 42 milliards de centimes a été allouée pour cette opération d'urgence. Le dossier a été confié à cette direction qui a déjà entamé la procédure administrative et technique relative à cette opération. Le cahier des charges y afférent est fin prêt et l'avis de sélection des entreprises de réalisation sera lancé dans quelques jours, a-t-on appris. En tout cas, le wali a demandé à ce que les travaux soient entamés le plus tôt possible, est-il encore souligné. La réfection touchera, dit-on, tous les points noirs, les virages dangereux, les tronçons étroits et la signalisation verticale et horizontale. "C'est une opération d'urgence en attendant l'inscription d'une opération de dédoublement de la voie, qui est nécessaire et très importante. Mais elle demande une étude minutieuse", a précisé le premier responsable de la wilaya. Sauf que la décision du wali n'a pas été du goût des principaux concernés : la population, les automobilistes et les passagers qui continuent de bloquer la RN45 et la voie ferrée pour la deuxième journée consécutive. "Les populations souffrent énormément de cette route et réclament non pas le rafistolage, mais le dédoublement de la voie", tonnent les manifestants. "Nous ne pouvons pas attendre encore plus. Nous voulons que ce plan d'urgence se transforme en plan de dédoublement de la voie. Ce qui mettra ainsi fin au long calvaire des habitants de la région, ainsi que des usagers empruntant quotidiennement ces voies de la circulation", insistent les habitants, les automobilistes et les voyageurs. En attendant une solution à cette situation, les manifestants poursuivent leur mouvement de protestation et ne lâchent rien. Pour rappel, cette route, la RN45 reliant Bordj Bou-Arréridj à M'sila sur une soixantaine de kilomètres, a la triste réputation d'être la route la plus dangereuse de la région. Elle est sinistrement nommée "route de la mort", les camions défilent à touche-touche : des milliers de véhicules par jour, dont la moitié de poids lourds. Les voies d'engagement et de dégagement de cette nationale 45 sont réduites à leur plus simple expression. "Personne n'est en sécurité quand on l'emprunte", soutient ce routier de la wilaya de Biskra qui ajoute que tout le trafic du Sud passe par là. Pour lui, il n'y a pas 36 solutions : "Ou ils font de la répression ou bien ils aménagent". Pour un autre routier de la wilaya de Béjaïa, "c'est la route la plus dangereuse. Quand on travaille sur une route comme celle-ci, la veille on ne dort pas de la nuit".