La défense des 25 ressortissants algériens bloqués à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, à Paris, depuis le 26 février dernier ont déposé lundi une assignation en référé près le tribunal administratif de Paris, pour leur garantir un hébergement décent, en attendant un règlement définitif de leur cas, a indiqué Me Karima Haroun, jointe par téléphone. Venues de Londres, pour rentrer en Algérie, les victimes de cet imbroglio administratif devaient faire escale à l'aéroport parisien avant de rallier Alger à bord d'un avion de la compagnie nationale Air Algérie. D'ailleurs, Me Haroun et son confrère Me Alexandre André comptent aussi déposer une assignation contre Air Algérie, a ajouté la même source. "Ce problème est dû à un dysfonctionnement administratif des autorités algériennes. Les gens ont obtenu une autorisation d'embarquement auprès des autorités consulaires, avant d'aller acheter des billets jumelés", explique Me Haroun, rappelant qu'au départ, "aucune explication ne leur a été fournie quant à leur blocage à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, avant d'évoquer des suspicions de contaminations au variant anglais de la Covid-19". Pourtant, ajoute l'avocate, "tous ces voyageurs étaient munis de leur test PCR et certains ont même été vaccinés en Angleterre". Parmi eux, il y a "des personnes âgées et des enfants en bas âge", regrette l'avocate. Dans un premier temps, "il a été proposé à ces voyageurs de retourner à Londres, mais certains avaient un visa arrivé à expiration et l'un d'eux est un sans-papiers. Tous les voyageurs sont des cas impérieux et sans cela ils n'auraient jamais pu obtenir des autorisations de voyage de la part des autorités consulaires algériennes à Londres", insiste Me Haroun. Dans un communiqué du 18 mars, l'ambassade d'Algérie à Paris a affirmé avoir informé ces voyageurs de l'annulation de leurs billets d'avion Paris-Alger, "suite à la détection en Algérie, le 25 février 2021, de cas de variant anglais de la Covid-19". "En dépit de cette notification, ils ont tenu à se déplacer à Paris les 27 et 28 février 2021", s'est encore défendue l'ambassade d'Algérie à Paris, rappelant qu'"il leur a été alors expliqué (à ces voyageurs, ndlr) que la décision des pouvoirs publics algériens de fermer les frontières jusqu'à nouvel ordre a été actée en Conseil des ministres du 28 février 2021 et par conséquent, dès lors aucune dérogation ne pouvait être accordée". La réponse des autorités françaises concernant la première requête des avocats de ces ressortissants algériens devrait être rendue hier ou ce matin, précise la même source.