Le nouveau gouvernement unifié a étendu son autorité sur l'est de la Libye et s'attelle à rendre effectif le départ des forces étrangères du pays. Après le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, le gouvernement parallèle situé dans l'est de la Libye, dirigé par Abdellah al-Theni, a officiellement remis hier le pouvoir au nouvel exécutif unifié d'Abdelhamid Debeïbah durant une cérémonie à Benghazi. Lors de la passation qui s'est déroulée au siège du gouvernement parallèle, basé dans la deuxième ville de Libye, le nouvel exécutif unifié était représenté par Hussein Attiya al-Gotrani, un des deux vice-Premiers ministres de M. Debeïbah, accompagné de quelques ministres, dont celui de l'Intérieur, Khaled Mazen, venus de Tripoli. "La phase de divisions est terminée (...), le Gouvernement d'union nationale est au service de tous les citoyens, quelle que soit leur région", a déclaré M. Gotrani dans un bref discours relayé par la presse locale. Le nouvel exécutif, qui doit remplacer les pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (Ouest) et en Cyrénaïque (Est), est né d'un processus onusien de dialogue politique tenu en février à Genève avant un vote de confiance "historique" du Parlement ce début de mois. Il doit mener la transition jusqu'aux élections nationales prévues le 24 décembre. Pour autant, les nouvelles autorités intérimaires en Libye, qui s'attellent à mettre fin aux divisions entre les Libyens, s'efforcent également à rendre effectif le départ des forces étrangères présentes dans ce pays. Le chef du gouvernement de transition, Abdelhamid Debeïbah a, lors d'un entretien téléphonique lundi, évoqué avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, l'urgence de mettre fin au conflit en Libye, mais aussi la nécessité de l'application des clauses de l'accord de cessez-le-feu, signé le 23 octobre 2020, dont celles prévoyant le départ des forces étrangères et des mercenaires hors de Libye "dans les plus brefs délais", selon un communiqué du département d'Etat américain. Selon la chaîne de télévision libyenne 218 TV, l'évacuation des mercenaires étrangers présents en Libye concernera dans une première phase les éléments armés venant de Syrie. Selon la même chaîne, cette décision aurait été prise lors d'une réunion secrète, tenue à Tripoli, entre le nouveau gouvernement libyen et les services de renseignements turcs, en présence de l'ambassadeur turc. Le gouvernement intérimaire a informé les autorités turques qu'il n'allait pas renouveler le contrat passé entre l'ancien GNA (Gouvernement d'union nationale) de Fayez al-Serraj et les mercenaires syriens et qu'il procédera à leur évacuation vers la Syrie à travers l'espace aérien turc, ajoute le média. Selon 218 TV, les forces turques continueront , cependant, à fournir une expertise et de la formation à l'armée libyenne conformément aux accords sécuritaire et militaire conclus avec l'ex-GNA. Quelque 9 000 mercenaires syriens se trouvent en Libye, d'après des experts en sécurité, alors que l'ONU évoque, quant à elle, quelque 20 000 combattants entre mercenaires et forces étrangères dans le pays et "10 bases militaires étrangères se trouvaient en décembre 2020 en Libye", selon l'ancienne représentante spéciale du SG de l'ONU en Libye, Stéphanie Williams. Dans ce cadre, le Conseil de sécurité organise aujourd'hui une réunion consacrée à la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) et aux sanctions imposées à ce pays, durant laquelle il s'agit de faire le point sur le mécanisme de suivi du cessez-le-feu en vigueur en Libye depuis le 23 octobre 2020. Pour sa part, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a annoncé, hier, la tenue vendredi d'une réunion avec le Forum du dialogue politique libyen pour faire le point sur les derniers développements politiques. A. R.