C'est la crise au sein du club du CR Belouizdad. Avec la dernière défaite dimanche à Biskra face à l'USB, la première du Chabab, d'ailleurs en championnat, des supporters (mécontents) se sont déplacés dimanche dernier à l'aéroport pour critiquer les joueurs à leur arrivée à Alger. Lundi dernier, une dizaine de supporters se sont déplacés aussi au siège administratif de "Madar-Holding" et ont agressé, le PDG, Charafeddine Amara qui n'est pas prêt d'oublier sa mésaventure avec certains fans du club qui lui ont brisé les vitres de son véhicule. Le CRB a condamné cet acte à travers un communiqué publié dans la soirée de lundi sur la page officielle du club. "La direction du CRB dénonce ce qui s'est passé cet après-midi (ndlr ; lundi) devant le siège du groupe Madar où un groupe de supporters a agressé le PDG, Charafeddine Amara. Il a été insulté par ces personnes qui ont même cassé les vitres de la voiture du président du CRB. Cet acte ne représente nullement les vrais supporters du club. Nous lançons un appel à tous les supporters du CRB pour se mettre atour du club et avoir le sens de la responsabilité et le respect mutuel", a écrit le CRB sur son réseau social. On croit savoir que la direction du Chabab a déposé plainte hier contre les agresseurs. Il est clair qu'avec l'accumulation des matchs, entre championnat et Ligue des champions, ce climat d'instabilité va certainement avoir un impact négatif sur le club qui va entamer un virage important de la saison avec les deux rencontres qui restent de la phase de poules, mais aussi les matchs retard, en commençant par celui d'aujourd'hui à Chlef face à l'ASO, un match de la mise à jour de la 12e journée. Dans un autre registre, l'entraîneur Franck Dumas est revenu à l'incident de l'aéroport, lors de son passage lundi sur le plateau d'El-Heddaf TV, "je comprends le désarroi des supporters, mais il y a une façon de se comporter avec les joueurs et le staff technique !". Annoncé partant, Dumas a tenu à apporter quelques éclaircissements sur sa situation au club et sur certains sujets brûlants. "La première fois où j'ai demandé mon départ, c'était il y a un mois. J'ai demandé une audience au PDG pour demander mon départ, le dernier en date c'était ce lundi, mais le président a refusé mon départ. J'ai la confiance du président, il croit en moi et en notre projet", révèle-t-il. Aussi, Dumas a évoqué la situation du CRB qui n'arrive plus à remporter des matchs depuis neuf rencontres déjà toutes compétitions confondues. "Nous avons des difficultés à contrétiser nos occasions. Ce qui fait notre faiblesse, car pour gagner des matchs, il faut inscrire des buts. Certes, nous avions de la réussite en début de saison, mais avec les blessures, l'enchaînement des matchs tous les cinq jours, voire tous les trois jours, ça use à la longue, les joueurs sont des humains", dira le coach français et d'ajouter : "Nous payons cash nos erreurs, une frappe, main et penalty à Biskra, contre les Soudanais, nous avons encaissé sur une erreur aussi, mais il n' ya pas lieu de s'affoler, il faut travailler et essayer de rectifier le tir". Dumas : "Korichi aime le pouvoir et l'argent" En outre, à propos de son désaccord avec l'ancien directeur du pôle de performance, Taoufik Korichi, Dumas affirme que "le contrat de Korichi a pris fin, il n'a jamais démissionné. Le problème de Korichi c'est qu'il est une personne qui n'aime pas les anciens footballeurs, qui n'aime pas non plus les joueurs. Korichi aime le pouvoir et l'argent. Cette personne m'a trahi, il s'est passé quelque chose lors du stage à Mostaganem, nous avons discuté pendant deux heures, tout s'est bien passé, mais derrière, il est allé se plaindre, et a demandé à me virer. C'est un manipulateur. Personne ne parle avec lui au club. Il a essayé de se rapprocher de certains joueurs pour les mettre dans la poche, notamment les remplaçants, car je n'ai pas de problème avec les titulaires. Je pense que cela a en quelque sorte fonctionné, car nos résultats sont en dents de scie. Il a même essayé de manipuler mon staff, je suis venu en Algérie pour travailler, non pour me salir. Si on me salit, je mordrai", explique-t-il. Le cas Gaya a été évoqué également par Dumas. Selon lui, son problème est plus que disciplinaire. "J'ai la chance ou de la malchance d'avoir deux très bons gardiens. C'est une façon de les motiver pour les faire jouer ensemble. Merbah n'a pas accepté, il sera libéré c'est bon", révèle-il. Entre autres, le coach du Chabab a tenu à mettre la lumière sur la situation de certains joueurs, notamment Gasmi, "j'ai dit à Korichi à l'époque (ndlr : mai 2020) que c'est quelqu'un d'important dans le club. Je voulais garder Gasmi pour son expérience, mais Korichi a décidé de résilier son contrat. Pour Ghanem, je l'ai trouvé lors du stage de Tunis. J'ai déniché un joueur marocain qui joue côté gauche en France, en même temps, on me présente Ghanem. Je leur ai dit que je ne connais pas le gamin, mais Korichi l'a ramené quand-même de Béjaïa. Peut-être que je vais me servir du joueur, mais j'attends une révolte de sa part. Le cas Saâd est compliqué entre blessures et ses écarts disciplinaires, et les modalités de son contrat, mais il sera bientôt prêt pour la compétition. Pour Djerrar, je n'ai rien contre lui, mais il fait des déclarations irresponsables sur les réseaux sociaux en plus de son temps de guérison, je pense que les portes sont ouvertes pour lui, il peut jouer à la réserve pour retrouver sa forme". Enfin, à propos du mercato qui a ouvert ses portes, lundi dernier, Dumas fait savoir que "le dossier Merzougui est en bonne voie, les négociations avec lui sont entamées. Il y a un joueur étranger qui va débarquer prochainement aussi. Pour Benyoucef, franchement je ne l'ai pas contacté (sur un ton ironique !)", conclut-il. Sofiane Mehenni