Dix jours après le départ du directeur du pôle sportif du CR Belouizdad, Toufik Kourichi, qui avait annoncé sa «démission» qu'il a expliquée par une incompatibilité d'humeur avec l'entraîneur de l'équipe, le Français Franck Dumas, ce dernier a répliqué en assurant que «les derniers problèmes connus par le club sont la conséquence des agissements de M. Kourichi». Le Chabab marche sur de la braise, un volcan. Lundi matin, des informations ont circulé avançant la démission de l'entraîneur de l'équipe première Franck Dumas ainsi que Chérif Hachichi (DG de la SSPA). Dans l'après-midi, la direction publiera sur les pages officielles du CRB dans les réseaux sociaux un communiqué dans lequel elle renouvelle sa confiance à Dumas, les membres de son staff ainsi que toute la direction en charge de l'équipe première. S'en suivra une «violente attaque» visant la voiture du président du club, Charafeddine Amara. Un acte dénoncé par le club qui appellera les fans du Chabab à faire preuve de sagesse. «La direction est désolée de ces évènements qui ne représentent nullement la valeur des vrais supporters du Chabab et appelle à l'union de toute la famille belouizdadie», lit-on en substance dans le texte rendu public lundi soir. Une soirée qui a vu le coach Dumas passer sur les plateaux de la chaîne El-Heddaf TV pour donner ses impressions sur l'actualité du club. Un quotidien marqué par des zones de turbulences que le coach français attribue à l'ancien directeur du pôle sportif du CRB, Toufik Kourichi. «C'est une personne conduite par le souci de gain et du pouvoir. Il ne dit bonjour à personne et s'attribue toutes les réussites de l'équipe. Lorsqu'on a remporté le titre puis le trophée de la Supercoupe, il a félicité le patron de Madar, aucun mot sur le reste de la composante du club. C'est vrai que M. Amara a contribué grandement à ces réussites, il reste que reconnaître le mérite des autres ne fera de mal à personne. Or, Kourichi a tout fait pour se montrer incontournable. Sur les plateaux TV et les médias, c'est lui qui a tout entrepris», lâche Dumas qui tenait à préciser que «Kourichi n'a pas démissionné du moment que son contrat de travail a pris fin». «Kourichi n'a pas démissionné» Poursuivant son «décryptage», Dumas tenait à faire remarquer «l'esprit mesquin» du directeur du pôle sportif qui «profitait de sa proximité avec certains éléments influents de l'équipe pour faire monter les gens les uns contre les autres. Il avait le discours facile avec les joueurs qui ne jouent pas régulièrement. Ils sont plus attentifs à ce qu'il racontait et moi je voyais chaque jour le groupe se diviser», a fait savoir Dumas qui reconnaît avoir demandé à partir à trois reprises. «Dimanche, après la défaite, j'avais l'intention de réclamer qu'on soit libérés moi et les membres de mon staff. Lorsque j'ai rencontré M. Amara lundi matin, et avant que je m'adresse à lui, il m'a dit ''pas question que tu partes''. Après, j'apprends que je suis démissionnaire et je ne sais pas quoi encore». Dans son réquisitoire, Dumas n'épargne pas non plus certains joueurs qui pensent être également indispensables. «Pour moi, le gardien Merbah a fauté et il n'a rien à faire dans mon équipe tant que je suis là. J'ai demandé donc à ce qu'on le libère. Pour Djerrar, qu'on a aidé depuis sa blessure domestique, c'est dans l'équipe B (réserve, ndlr), qu'il terminera la saison. Après, s'il comprend son tort et s'excuse, on réfléchira à le remettre en équipe première car c'est un bon joueur. Pour moi, l'humain compte mais je dirige un groupe et je veux le préserver de tous les excès», confie Dumas qui a évoqué également la situation de Gasmi, Ghanem et de nombre d'éléments. Pour l'ancien coach du CABBA et de la JSK, «seul l'intérêt du CRB compte pour moi. Nous sommes là pour défendre les intérêts du club, pas pour plaire à tel ou untel. C'est comme ça qu'on atteint les objectifs. Avec le travail, on peut avancer en offrant le meilleur visage possible et en réalisant les meilleurs résultats. Aujourd'hui, on passe par une période difficile, elle était prévisible mais je suis persuadé qu'on surmontera ces moments délicats provoqués par la grande charge de travail, les voyages, les matchs et la mauvaise foi de certains», conclut Dumas qui promet un avenir radieux au CRB «si on laisse les gens travailler. Car certains fans agissent négativement sur l'équipe dont la composante, joueurs et membres des différents staffs, s'est dévouée pour leur donner de la joie». M. B.