Opérateur historique et seul propriétaire du réseau fixe dans le pays, Algérie Télécom rencontre, tout de même, des difficultés à répondre correctement aux attentes du consommateur algérien quant à la connexion internet pour ne citer que cet aspect de ses services. Vient s'ajouter la crise sanitaire due à la Covid-19 qui a impacté le groupe qui dit "tirer des enseignements" et annonce, entre autres, "s'engager dans la transformation digitale". C'est du moins ce qu'a déclaré le P-DG du Groupe Télécom Algérie (GTA), Karim Bibi Triki, en marge de la formation organisée, dimanche dernier, en faveur des journalistes qui s'est déroulée à Oued Souf avec pour intitulé "La numérisation, le rôle et les ambitions de l'opérateur historique". L'occasion pour les responsables d'Algérie Télécom (AT) et d'ATM Mobilis de revenir sur les réalisations tout en se focalisant sur les défis à venir. À ce titre, Bibi Triki parle de "la double tâche" à mener pour assurer "la continuité du service tout en améliorant la qualité de l'internet". Il avance, alors, "la nécessité de se réinventer" et de se "projeter dans un nouveau monde". Il explique : "Il nous faut amorcer la transformation digitale où les données seront au centre des préoccupations. Nous continuerons aussi à doter le pays de la fibre optique et à nous améliorer sur le dernier kilomètre pour s'assurer l'efficacité optimale de la connexion." Et sans perdre le sens des réalités, Bibi Triki, qui chapeaute le groupe depuis seulement septembre dernier, cite comme préalables "l'amélioration de la qualité de service et la relation client". En ce sens, Mounir Djouahar, DGA d'Algérie Télécom, filiale de GTA, a abordé le rôle à jouer dans le plan national de numérisation en se basant sur cinq piliers sur lesquels AT assoit sa stratégie en la matière. "Nous travaillons pour développer un réseau dense, moderne et optimisé, la sécurisation des infrastructures, l'adaptation des offres pour répondre aux attentes des clients, mettre en route une démarche management où le client sera la cible privilégiée et élaborer des solutions de services de l'économie et du savoir", a-t-il fait savoir. Faire passer 2 millions d'utilisateurs ADSL de 2 à 4 mégabits "Nous avons réussi tous les tests pour améliorer le débit et faire passer 2 millions d'utilisateurs de 2 à 4 mégas sans frais supplémentaires dans un proche avenir", a indiqué le patron de GTA faisant ressortir, dans la foulée, "le rôle citoyen d'AT" investi dans le raccordement de tous les citoyens sans distinction aucune avec un point focal sur les zones enclavées. À ce propos, Djouaher, DGA d'AT, a précisé : "Algérie Télécom compte 3,5 clients (foyers avec en moyenne 5 utilisateurs), 2,5 millions qui disposent de la Data et 1,5 million qui sont sur la 4G LTE. Sur la 4G, nous comptons 2 038 sites avec une capacité de 1,5 million d'accès." Et d'ajouter : "La 4G LTE est une technologie complémentaire au réseau filaire qui nous a permis de raccorder 1 888 localités (réseau métro)." En somme, le réseau d'AT, qui comporte plusieurs parties dont la dorsale en fibre optique, a atteint 117,484 km de déploiement au 31 décembre 2020. Pour ce qui est du service universel, Djouaher a indiqué "441 localités sur les 508 prévues dans le dernier programme". Sur un autre registre, Mounir Djouaher a fait savoir que "la bande passante internationale est passée de 1,7 térabit en 2019 à 2,8 térabits en 2020, alors qu'au niveau interne, on a atteint les 3 térabits avec des outils d'optimisation grâce à la technologie NG WDA". Pour le compte de Mobilis, Mehdi Neddaf, responsable Cloud, a, pour sa part, abordé la stratégie de l'opérateur mobile investi tout autant qu'Algérie Télécom dans la transformation digitale qui suppose, selon lui, "des préalables". En ce sens, l'orateur revient sur "la pertinence de la diversification des services, le Cloud et la 5G". À ce propos, il confirme que "Mobilis travaille activement pour être prêt le jour J". En attendant, il est question, selon ce même responsable de Mobilis, "de poursuivre la modernisation du réseau via l'unification d'un protocole en plus des transports, de la synchronisation des solutions ou des plateformes qui permettent de générer des services, l'acquisition des équipements adéquats et la sécurisation". Il s'agit, également, "d'unifier les modèles technologiques pour permettre une connectivité transparente et convergente via des protocoles ouverts et cela se fera grâce à des systèmes de partenariats". Mehdi Neddaf explique, en définitive, que "le rôle de l'opérateur doit aller au-delà de la connectivité initiale à travers des services additionnels à même de lui assurer la capacité de se maintenir face à la concurrence aussi bien des autres opérateurs que celle des Over The Top (OTT)". Raisons pour lesquelles il plaide pour "une participation plus active des opérateurs mobiles à acter dans la normalisation et agir avec le régulateur pour avoir un cadre protecteur, et investir sur des structures et des solutions permettant l'optimisation à plus forte raison que les OTT sont déjà dans le Cloud". Pour ce qui est de la portabilité, l'itinérance et la mutualisation des infrastructures que l'Algérie s'apprête à adopter, Mehdi Neddaf affirme que "Mobilis, qui a l'obligation de répondre aux demandes du régulateur, prend ces aspects en charge au plus haut point".