Le Syndicat des fonctionnaires du fisc (Safi) réclame, entre autres, l'application de la loi organique et le système compensatoire, de revoir le régime des indemnités et de s'affranchir de la Fonction publique. à l'appel du Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (Safi), ils ont été nombreux à se mettre en grève depuis trois jours avec un taux de suivi qui a atteint 85% au niveau national et 100% dans une quinzaine de wilayas, à l'instar d'Oran, de Sétif, de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Bouira, de Boumerdès, de Blida, de Ghardaïa, d'Ouargla, de Tipasa, d'El-Tarf, d'Annaba, de Tébessa et de Biskra, et plus de 55% à Alger. La protesta des agents du fisc révèle, ainsi, un secteur "boiteux", comme décrit par Abdelhamid Bouallag, SG du Safi, qui décide de poser le problème frontalement tant "le ras-le-bol", selon lui, "devient flagrant". En ce sens, Abdelhamid Bouallag n'omet pas de demander à sa tutelle de "se pencher sur la situation des fonctionnaires des impôts, deuxième secteur qui alimente le budget de l'Etat après les revenus pétroliers", alors que paradoxalement, "les travailleurs touchent des salaires de misère sans que cela puisse s'expliquer". Le Safi réclame, en premier lieu, de faire sortir le secteur du giron de la Fonction publique, mais pas seulement. Il demande également et avec insistance d'appliquer la loi organique et le système compensatoire, de revoir le régime des indemnités introduit via des textes particuliers pour les fonctionnaires des impôts, d'étendre la qualité de police judiciaire aux fonctionnaires des impôts et de revoir la prime concernant les fonds de revenus complémentaires. "Vous ne pouvez imaginer dans quelles conditions déplorables nous travaillons. Nous manquons de tout, allant du transport jusqu'à la rame de papier", a indiqué notre interlocuteur, ajoutant que "les travailleurs se retrouvent dans un état d'esprit des plus moroses et certains succombent, malheureusement, à la tentation". Raison pour laquelle, le syndicat a introduit dans la plateforme de revendications, présentée à la tutelle en décembre dernier, la numérisation totale du secteur pour une plus grande transparence dans le traitement des dossiers. Il s'agit aussi de l'ouverture des centres d'impôts de proximité, sinon l'achèvement rapide des chantiers en souffrance. Pour le syndicat, il est également "primordial de redorer le blason de l'Ecole des impôts de Koléa qui, autrefois, était prestigieuse" et continuer à former les agents du fisc. "Il ne faut pas aller loin. Il faut juste appliquer ou concrétiser tout ce qui a été recommandé par le Conseil des ministres, tenu en novembre 2019, accompagné d'une instruction ministérielle à l'attention du ministre des Finances pour la prise en charge et la relance du secteur des impôts." À noter que cet arrêt de travail de trois jours s'est fait ressentir auprès des citoyens en retardant ainsi leurs affaires. Il en est de même et surtout pour les retardataires devant s'acquitter de la vignette automobile. Ces derniers ont juste la journée d'aujourd'hui pour pouvoir l'acheter au niveau des bureaux de poste. Passé ce délai, ils devront payer une importante pénalité pour l'acheter au niveau des impôts après la reprise du travail. À se demander d'ailleurs si les pouvoirs publics ne vont pas décider de l'extension des délais d'achat, sachant pertinemment que les citoyens, qui avaient la possibilité de s'en acquitter jusqu'au 31 mars, se retrouvent coincés.