Après avoir réunifié les institutions de l'Etat libyen, les nouvelles autorités de transition, issues du processus onusien de Genève en février, envisagent de lancer le chantier de la réconciliation nationale interlibyenne. Un des douze objectifs que s'est fixés le gouvernement d'unité nationale dirigé par Abdelhamid Debeïbah durant la période de transition devant prendre fin d'ici aux prochaines élections générales prévues le 24 décembre 2021. Pour autant, le président du Conseil présidentiel en Libye, Mohamed Younès al-Manfi, a examiné lundi, avec son deuxième adjoint Ahmida Houma et des membres du Conseil, la question de mettre sur pied une commission qui sera chargée d'entamer la réconciliation nationale, a rapporté mardi la chaîne d'information libyenne 218 TV. "Le travail de la Commission de réconciliation nationale doit inclure des plans précis touchant l'ensemble des domaines et les régions libyennes", a ajouté le média libyen, citant un communiqué du Bureau d'information du Conseil présidentiel. "Les membres de la Commission de réconciliation nationale doivent s'interdire des déclarations individuelles dans les médias et se mettre d'accord sur un seul discours unificateur mettant en avant l'intérêt suprême de l'Etat et celui des Libyens", précise le communiqué. Mohamed Younès al-Manfi avait déclaré récemment que "le chantier de la réconciliation nationale ne sera ouvert qu'après les élections générales", estimant que "la priorité doit être donnée à la résolution des problèmes en rapport avec le quotidien des Libyens". "La priorité des priorités est de résoudre les problèmes en rapport avec le quotidien des Libyens", avait insisté le président du Conseil présidentiel, faisant observer que "c'est ce que les Libyens attendent en premier de leur gouvernement". Le Premier ministre du gouvernement intérimaire, M. Debeïbah, s'est d'ores et déjà attaqué à deux grands problèmes qui compliquent depuis plusieurs années le quotidien des Libyens, à savoir le "manque de l'électricité et la médiocrité des prestations sanitaires". Cela intervient alors "quelque 80% des institutions de l'Etat libyen ont été réunifiés en l'espace d'un mois", a affirmé mardi le Premier ministre du gouvernement intérimaire en Libye, Andelhamid Debeïbah, dans une interview accordée au journal italien Corriere Della Sera. "Parmi les institutions réunifiées figurent le gouvernement, le Parlement, la Banque centrale, l'agence de l'énergie et l'ensemble des ministères", a indiqué M. Debeïbah, affirmant que "la Libye redeviendra un Etat unifié". M. Debeïbah a, en outre, affirmé que "les milices libyennes seront bientôt dissoutes et intégrées dans les corps de l'armée, des services de sécurité ou dans les autres institutions civiles", relevant que "le grand défi" est de parvenir à avoir une institution militaire unifiée. Mais les autorités unifiées en Libye restent incontestablement confrontées à un défi beaucoup plus grand : le retrait des troupes et des mercenaires étrangers. Les observateurs de la scène libyenne relèvent à ce titre le manque de moyens mis en œuvre pour vérifier le cessez-le-feu en Libye et le retrait des troupes étrangères et des mercenaires aidant les ex-rivaux de l'Est et de l'Ouest libyens. Mobiliser cinq observateurs onusiens et dix Libyens pour contrôler le cessez-le feu et obtenir le départ de quelque 20 000 hommes armés suscitent, en effet, l'incrédulité de diplomates à l'ONU.