Le président de la Confédération africaine de football (CAF), M. Issa Hayatou, a quitté hier l'Algérie à destination du Caire après une courte visite de 48 heures. La visite du président de l'instance suprême du football continental entre dans le cadre d'une mission de diagnostic sur le sport roi national. Avant de se rendre dans la capitale égyptienne, M. Hayatou a tenu, dimanche dernier, une importante réunion de travail avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, et ce, en présence du responsable de la formation au sein de l'Olympique de Marseille et du président du syndicat des footballeurs professionnels africains, respectivement MM. Michel Hidalgo et Mourad Mazar. M. Guidoum a dressé devant ses invités un constat amer et sans complaisance de la situation du football en Algérie, révèlent des sources sûres à Liberté. Une discipline qui a enregistré une regretssion notable durant ces dernières années sanctionnée par l'incapacité de nos clubs à transcender en compétitions internationales et les humiliations répétées de notre sélection nationale. Tout en affirmant n'avoir aucun problème avec l'actuel bureau fédéral qui devra remettre son mandat le 22 décembre dernier, le locataire du département du 1er-Mai a fait savoir aux présents que le niveau de la discipline a beaucoup régressé sous l'effet de l'absence d'une politique claire et perspicace. Il a mis en avant les carences enregistrées malgré les gros efforts financiers consentis par les pouvoirs publics pour redynamiser la discipline. Et afin d'étayer ses propos et son analyse, le ministre a avancé à ses interlocuteurs quelques chiffres qui en disent long. Selon le MJS, révèlent nos sources, la Fédération algérienne de football (FAF) n'a jamais bénéficié d'une aussi importante manne financière que durant le mandat de l'actuel président, Mohamed Raouraoua. La FAF a eu droit, en effet, durant ces 4 dernières années à une subvention colossale estimée à quelque 141 milliards de centimes. Soit 37 milliards de centimes par an. Résultat ? Des Verts qui n'arrivent même pas à se qualifier à une phase finale de la CAN, des infrastructures sportives dans un état délabré… Or, lors des deux mandats olympiques ayant précédé l'actuel BF (1993-1997 et 1997-2001), la FAF a obtenu presque trois fois moins. Soit 41 milliards de centimes en 8 ans, ajoutent les mêmes sources. Et en dépit de l'insuffisance des moyens financiers, l'Algérie parvenait, au moins durant cette période, à se qualifier aux différentes phases finales de la CAN. À partir de ce constat d'échec, le ministre a pris l'engagement de remettre le train sur les rails. Il compte mettre les bouchées doubles au niveau de la formation qui constitue le maillon faible du football national. Comment ? M. Guidoum entend dégager les moyens nécessaires pour la détection et la prise en charge des jeunes talents, la réhabilitation et la maintenance des infrastructures sportives. MM. Hayatou et Hidalgo ont exprimé, quant à eux, leur disponibilité à apporter l'aide nécessaire pour la réussite de l'ambitieux programme ministériel. KAMEL YAMINE