"Les derniers chiffres relatifs à la pandémie de coronavirus sont un peu inquiétants. Nous devons nous mobiliser davantage pour éviter une troisième vague qui menace le monde." C'est là les propos du Pr Ryad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de lutte contre la Covid-19, tenus hier lors d'une intervention sur les ondes de Radio Sétif. Il a ainsi laissé entendre qu'on n'est pas à l'abri d'une hausse du nombre des personnes atteintes de coronavirus, non sans avoir rappelé qu'épidémiologiquement, l'Algérie est en retard de quelques semaines par rapport aux pays européens. Ne machant pas ses mots, le Pr Mahiaoui a déploré un grand relâchement en matière d'application des mesures de prévention, notamment le port de la bavette et la distanciation physique, tout en réitérant que la seule solution pour lutter contre le virus reste l'application du protocole sanitaire durant le mois de Ramadhan. "Il est inadmissible de retourner à la case départ, notamment après ce qui a été réalisé en matière de lutte contre le virus et la stabilité constatée depuis plusieurs mois. Plusieurs pays nous envient", a-t-il lancé. Selon lui, le nouveau variant a compliqué la situation, tout en assurant que les enquêtes épidémiologiques autour des personnes atteintes et des suspects se déroulent bien. Même s'il a estimé que les meilleurs protocoles sanitaires sont ceux adoptés au niveau des mosquées, le professeur n'a, toutefois, pas manqué d'appeler les fidèles à respecter davantage pendant le mois de Ramadhan le protocole sanitaire adopté dans les mosquées depuis leur ouverture. Pour ce qui est de la campagne de vaccination, le représentant de la commission scientifique de suivi de la pandémie a rappelé que celle-ci se poursuit lentement, car la distribution du vaccin est tributaire des pays producteurs qui connaissent, il faut le noter, une forte demande et une grande pression à cause de la pandémie. Il a, toutefois, annoncé que l'Algérie va accueillir, durant la dernière semaine du mois d'avril et au début du mois de mai, d'importantes quantités de vaccin de différents pays. Rassurant, le professeur a soutenu qu'aucune complication ou effets secondaires dus à l'administration des vaccins, notamment le vaccin AstraZeneca, n'ont été enregistrés en Algérie. Il est à rappeler que plusieurs pays ont dénombré des cas de thromboses atypiques liées à des thrombopénies associées à l'injection du vaccin AstraZeneca Selon le chef de service réanimation au CNMS, pas moins de 47 000 personnes se sont inscrites sur la plateforme numérique du ministère de la Santé, dont 27 000 ont été vaccinées. "Actuellement, 26 wilayas n'enregistrent aucun cas de coronavirus", a précisé le Pr Mahiaoui. Ecartant, sous réserve, le retour au confinement, celui-ci a, par ailleurs, appelé à préserver les acquis réalisés depuis plusieurs mois et a indiqué qu'il écarte toute éventualité de rouvrir les frontières algériennes dans l'immédiat, car le monde vit une troisième vague très dangereuse.