Même si le premier lot de vaccin anti-Covid-19 commandé n'a pas encore été réceptionné par l'Algérie, le Pr Ryad Mahiaoui recommande déjà d'assurer, dès maintenant, tout le nécessaire pour organiser la campagne vaccinale. Il plaide ainsi pour une plateforme numérique permettant de prendre rendez-vous par internet ou par téléphone. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, le Pr Ryad Mahiaoui affirme que les 500 mille doses de vaccin contre la Covid-19, Spoutnik V, ne sont pas suffisantes. Mais, poursuit-il, «démarrer la vaccination dans un premier temps serait tout de même un soulagement pour toute l'Algérie», affirmait-il, hier mercredi, sur les ondes de la Radio Chaîne 3. Il rappelle, à cet effet, que la tension sur le vaccin enregistrée est à l'échelle mondiale. «En dehors des pays qui ont élaboré eux-mêmes le vaccin, il n'y a pas beaucoup de pays qui ont encore commencé la vaccination. Les pays sont en train de faire travailler leur diplomatie et de recourir à leurs relations amicales et leurs soutiens gouvernementaux pour acquérir le vaccin», fait-il remarquer. Le spécialiste espère, toutefois, voir les doses de vaccin commandées, arriver d'ici fin janvier afin de pouvoir commencer la vaccination. Une opération qui, selon lui, nécessite un programme de rendez-vous pour les personnes cibles et qui permettra par là même de «dégager le nombre de doses nécessaires par jour, par centre et par wilaya». Il plaide ainsi pour la mise en place d'une plateforme numérique permettant de prendre rendez-vous par internet ou par téléphone. «Il faut assurer dès maintenant toutes les possibilités pour organiser de façon très précise la campagne vaccinale», ajoute-t-il. Rappelant l'objectif de vacciner 70% de la population algérienne afin d'atteindre l'immunité collective, l'invité de la radio précise que 20 millions de doses seront donc nécessaires. Pour ce faire, il précise qu'un seul laboratoire ne suffira pas pour approvisionner notre pays. «Nous ne recevrons pas la quantité nécessaire de vaccin de façon immédiate, en un seul lot. Les doses seront reçues de façon progressive. D'ailleurs, c'est quasiment impossible qu'un seul laboratoire puisse nous fournir le nombre de doses nécessaires», souligne-t-il. Le Pr Mahiaoui cite, à cet effet, les trois laboratoires positionnés pour approvisionner l'Algérie en vaccin contre la Covid-19 : celui de la Russie, celui de la Chine et le vaccin anglo-suédois AstraZeneca-Oxford, dont «nous recevrons les premières doses au mois de février prochain». Selon lui, ce choix a été effectué sur un «classement scientifique», basé sur les douze critères qui arrangent le pays, notamment la plateforme logistique et la chaîne de froid. «Il en est ressorti que ces trois premiers vaccins sont listés et sont précommandés et vont bientôt arriver», assure-t-il. Il évoque également l'adhésion de l'Algérie à la coalition Covax, pilotée par l'Organisation mondiale de la santé, qui, dit-il, va fournir au pays un quota de huit millions de doses de vaccin dont «nous ne connaissons pas l'origine pour le moment». Il précise, par ailleurs, que le vaccin anti-Covid-19 va, certes, permettre de protéger jusqu'à 90% contre le Sars-CoV-2, mais il n'arrêtera pas l'épidémie. «Nous sommes plus polarisés sur le vaccin que sur les mesures préventives; or, ce vaccin sera accompagné de mesures barrières jusqu'à ce que le virus soit éradiqué», conclut-il. Ry. N.