Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le Safi (Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts) décide de remettre la grève, cette fois pour trois jours à partir de mardi. Celle-ci coïncidera avec la date limite des dépôts des déclarations annuelles du CA, ce qui ne manquera pas de pénaliser les citoyens déjà éprouvés, ces derniers jours, par des grèves dans plusieurs secteurs. Cette "escalade" s'explique selon Abdelhamid Bouallag, SG du Safi, par "le refus de la tutelle d'ouvrir le dialogue" faisant preuve, selon ses affirmations, "du plus grand mépris" envers eux, ce qui conforte les agents du fisc dans leur détermination. Ces derniers menacent de recourir, lors de la prochaine étape, à "une grève illimitée", dans le cas où "la direction continue à se murer dans le silence". M. Bouallag est clair à ce propos : "Il y a un engagement de la part du ministre qu'il faudra que la direction des impôts respecte. Il faut s'asseoir à la table des négociations et aller au plus vite à des solutions, car nous n'allons pas lâcher prise." Aussi, le SG du syndicat ne manque pas d'interpeller sa tutelle pour "se pencher sérieusement sur la situation des fonctionnaires des impôts qui se présente comme le deuxième secteur qui alimente le budget de l'Etat après les revenus pétrolières", alors que paradoxalement "ils touchent des salaires miséreux en plus des conditions de travail déplorables". En ce sens, le syndicat réclame "des moyens et de la protection" pour effectuer la collecte des impôts de manière plus efficiente. "Nous trouvons beaucoup de difficultés à mener à bien nos missions et procéder, entre autres, à la collecte des impôts comme il se doit, tant les moyens matériels nous font défaut mais pas seulement. Il existe des opérations pour lesquelles les agents ne sont pas assez formés pour déterminer la teneur du dossier ou déceler les anomalies y afférentes". Et d'ajouter : "Les fonctionnaires des impôts ont besoin aussi et surtout de protection, car souvent ils sont confrontés à des situations rocambolesques qui parfois peuvent aller à des menaces physiques." Pour toutes ces raisons, le syndicat met ces revendications en haut de la liste des doléances et en fait sa priorité. Il explique : "Souvent, on nous trouve l'excuse que le timing est mal choisi pour réclamer quoi que ce soit tant le pays est en crise financière. Une meilleure collecte des impôts peut remédier à cela, sans compter que des milliers de milliards de dinars ne sont pas recouvrés, car nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour le faire." Le Safi, qui réclame avec insistance "de faire sortir le secteur du giron de la Fonction publique", demande "l'application de la loi organique et le système compensatoire, revoir le régime des indemnités introduit via des textes particuliers pour les fonctionnaires des impôts, l'extension de la qualité de police judiciaire aux fonctionnaires des impôts et revoir la prime concernant les fonds de revenus complémentaires". Nabila Saïdoun