Le parti du Front de libération nationale semble tomber en disgrâce et n'est plus en odeur de sainteté auprès même des institutions de l'Etat. Comme beaucoup de membres du bureau politique de l'ancien parti unique, la candidature de Baadji Abou-El-Fadhl, secrétaire général, n'a pas été validée par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Suprême humiliation pour celui qui a fait du "patriotisme" un marqueur de son discours depuis son arrivée à la tête d'un parti qui utilise toujours le sigle du parti libérateur du pays du joug colonial, le refus de sa candidature est motivée par l'absence d'un justificatif vis-à-vis du service national. Le FLN a beau crier sur les toits que le concerné disposait d'une dispense du service national, mais le document l'attestant n'a pas été versé dans le dossier. Il faut dire que Baadji Abou El-Fadhl a tout déployé dans l'espoir d'aspirer à une place au parlement. C'est ainsi qu'il a transféré sa résidence de M'sila, sa wilaya d'origine, vers Alger pour s'imposer comme tête de liste avant que les changements opérés dans la loi électorale ne réfrènent ce rêve. Depuis, l'homme, propulsé à la tête du FLN dans le sillage de la promotion du slogan la "nouvelle l'Algérie", tempérait ses ardeurs. Histoire d'éviter un affront, il tente de faire croire que c'est lui qui a renoncé à être candidat. Mais le document de l'Anie ne laissait plus de doute : Baadji Abou El-Fadhl a bien tenté de se présenter aux élections législatives. Aussi, le refus par l'Anie d'accepter son dossier de candidature n'est pas le seul élément qui accrédite la thèse de sa disgrâce. Son passage, jeudi soir, sur une des chaînes de la télévision officielle, à une heure de grande écoute, serait parmi les raisons qui auraient conduit au limogeage de Ahmed Bensebane, le désormais ex-directeur général de la télévision d'Etat. Nous n'avons pas pu confirmer cette information, mais plusieurs sources assurent que les autorités n'ont pas apprécié que la direction de ce média lourd ait ouvert son antenne, à une heure de grande écoute, au secrétaire général du FLN. Et comme un malheur n'arrive seul, les déboires du FLN ne se limitent pas à la seule disqualification de cette candidature. Plusieurs candidatures, parmi les cadres et proches du secrétaire général du FLN, ont été rejetées dans plusieurs wilayas du pays, comme à Alger, Tizi Ouzou, M'sila et Oran. Dans certains cas, les rejets sont justifiés par des poursuites judiciaires visant les postulants. Dans d'autres, ils seraient liés à une interprétation d'un article de la loi électorale qui permet à l'Anie de rejeter un dossier de candidature sur un simple soupçon de présomptionvpesant sur un candidat. Pour tenter de confirmer ces informations, nous avons contacté, en vain, le responsable de la communication de l'Anie. En plus du refus essuyé de la validation des dossiers de candidature de ses membres, le FLN fait face à une autre menace : plusieurs membres du comité central ont déposé une plainte pour contester la légitimité de Baadji Abou-El-Fadhl dont le mandat à la tête du parti devait expirer en novembre dernier.