Les pouvoirs publics semblent déterminés à accélérer le développement du secteur minier qu'ils placent au cœur du processus de la relance économique du pays. Lors de la dernière réunion périodique du Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a, en effet, ordonné l'entame de l'exploitation effective de la mine de fer de Gara Djebilet, dans les plus brefs délais et la poursuite de la mise en œuvre de tous les projets y afférents pour parachever le plan d'investissement adopté, jusqu'à atteindre les objectifs tracés en matière d'approvisionnement du marché national en acier et d'exportation de ses dérivés dans une prochaine étape. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le président de la République a également ordonné de parachever tous les préparatifs de lancement du projet de phosphate intégré pour développer les ressources phosphatées naturelles au niveau de la mine de "Bled El-Hedba", et du projet de développement et d'exploitation du gisement de zinc et de plomb d'Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa. Ce n'est pas la première fois que le Président évoque ces projets. En juin 2020, lors d'un Conseil des ministres, le chef de l'Etat avait, déjà, ordonné l'entame de l'exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, et du gisement de zinc d'Oued Amizour, dans la wilaya de Béjaïa. Ces deux immenses sites miniers placent l'Algérie au 3e rang des plus grandes réserves du monde de fer et au 5e pour le plomb et le zinc. La décision des pouvoirs publics de les relancer pourrait enfin faire sortir ces gisements de leur situation de richesse dormante, causée par des tergiversations dans leur mise en valeur. Si pour le gisement de zinc d'Oued Amizour les choses ne semblent pas se décanter, le projet d'exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet a fait un grand pas vers sa concrétisation. Fin mars dernier, un partenariat a été scellé avec un consortium chinois. La signature d'un mémorandum d'entente (MoU) entre la société nationale de fer et d'acier Feraal et un consortium chinois composé des sociétés MCC, CWE et Heyday Solar constitue, à ce titre, la première étape vers la concrétisation du projet. "Nous avons enfin une plateforme qui servira de base au lancement du projet", avait affirmé le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, lors de la signature de ce mémorandum, ajoutant que l'entrée en production du gisement sera effective "dans un délai de 24 mois" permettant, selon lui, "de combler les besoins du pays, estimés en 2020, à 10 millions de tonnes", dont la majorité est importée actuellement. Toujours selon le ministre, la réalisation de ce projet boostera à coup sûr le développement de la région sud-ouest du pays avec la création, juste pour la réalisation des infrastructures, de 3 000 emplois. Ce projet devra permettre également au pays d'accéder à l'autosuffisance en matière de minerai de fer. Enfin, il pourra induire une économie de devises pour le pays en diminuant les importations et ouvrir la route à l'exportation autant aux produits bruts qu'au produits semi-finis.